“De façon générale il me semble qu’à deux ans de la publication de Summorum pontificum
la situation est plutôt diversifiée. Généraliser ou simplifier serait ici injuste. Peut-être en France et dans la zone centre-nord de l’Europe les problèmes sont-ils plus aigus, mais dans
une période transitoire, des réactions d’ordre psychologique et des interrogations sont bien compréhensibles. Les difficultés de répondre aux exigences des fidèles qui demandent la célébration de
la sainte messe dans la forme extraordinaire sont dues parfois à des attitudes d’hostilité ou à des préjugés, d’autres fois à des obstacles d’ordre pratique, comme l’insuffisance du
clergé, la difficulté de trouver des prêtres capables de célébrer dignement selon le rite ancien. En outre, on a peine à voir comment harmoniser la pastorale et la catéchèse de la célébration des
sacrements dans le rite ancien avec la pastorale et la catéchèse ordinaires des paroisses. Il est clair que les évêques et les prêtres sont exhortés à bien accueillir les légitimes exigences
des fidèles, selon les normes établies par le motu proprio, puisqu’il ne s’agit pas d’une concession faite aux fidèles, mais d’un droit des fidèles de pouvoir accéder à la liturgie
grégorienne. […]
La procédure indiquée par le motu proprio doit être respectée. Les fidèles doivent tout d’abord s’adresser au curé et, s’il y a des difficultés, à
l’évêque. C’est seulement dans le cas où surgiraient des objections ou des empêchements de la part de l’évêque pour l’application du motu proprio, que les fidèles pourraient se
tourner vers la Commission pontificale Ecclesia Dei ; d’ailleurs l’évêque lui-même peut s’adresser à la Commission au sujet des difficultés qui surgiraient pour divers motifs, afin que la
Commission puisse offrir son aide et ses suggestions. Il faut cependant bien préciser que la façon de procéder de la Commission est institutionnelle, comme pour tout autre organisme de la Curie
romaine. Les interlocuteurs de la Commission sont les Ordinaires, évêques et supérieurs religieux. Les fidèles qui le jugent opportun peuvent envoyer des informations et signaler d’éventuels
problèmes et difficultés à la Commission pontificale, laquelle se réserve de son côté le soin d’examiner et de décider si et de quelle façon il faut procéder, en contact avec l’Ordinaire du
lieu.”
Insistons sur le fait que l’application du Motu Proprio dépend d’abord du curé, qui a le devoir de répondre aux légitimes exigences des fidèles et ne dépend donc pas du bon vouloir de l’évêque.