Dans le numéro de Présent du vendredi 13 novembre, Jean Madiran fait
ce triste constat :
“L’année liturgique commence avec le premier dimanche de l’Avent, qui tombe cette fois le 29 novembre. Notre épiscopat édite, pour sa messe en français, un Missel des dimanches qui change chaque
année […]. Ce qui pourtant ne change pas, c’est qu’il s’agit toujours d’un missel devenu apatride, malgré les protestations qu’il provoque depuis des années. La
France est privée de ses saintes patronnes, comme si déjà elle n’existait plus, anéantie par l’évolution mondialiste. […]
[R]appelons ici que la France a dans le Ciel trois saintes patronnes, qui lui ont été très officiellement
attribuées par la Papauté. Il y a d’abord la «patronne principale», qui est Notre-Dame de l’Assomption et dont la fête est le 15 août. Et deux «patronnes secondaires» :
sainte Jeanne d’Arc, solennité le second dimanche de mai, et sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, fêtée le 1er octobre par la messe en
français […].
Pourquoi ces suppressions ? On pense d’abord qu’il pourrait s’agir d’un scrupule rationaliste devant l’idée audacieuse que les saints du Ciel puissent exercer un «patronage» sur nos
activités terrestres. […] Mais cette explication par un simple silence n’est pas tenable. Elle a contre elle le témoignage de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : la messe en
français lui reconnaît le titre de «patronne des missions». C’est seulement son patronage français qui a été retranché.
On imagine alors que le titre de patronne «des missions» a été maintenu parce qu’il
s’agit d’un patronage religieux, tandis que le patronage de la nation française serait de nature trop politique. Explication insoutenable elle aussi, puisque si la France a perdu ses
patronnes, «l’Europe» au contraire en a été comblée. La messe en français célèbre le 23 juillet «sainte Brigitte, patronne de l’Europe» ; elle célèbre le 9 août «sainte
Thérèse-Bénédicte de la Croix, patronne de l’Europe», et elle n’oublie pas de fêter le 11 juillet «saint Benoit, patron de l’Europe» […]
La «nouvelle gouvernance de l’Eglise de France», comme dit La Croix, est représentée en
l’occurrence par Mgr Le Gall, «président de la Commission épiscopale pour la liturgie». C’est lui qui donne chaque année l’imprimatur
au Missel des dimanches. Lisez bien : Mgr Robert Le Gall (avec deux l), archevêque de Toulouse, à ne pas confondre avec
Mgr Patrick Le Gal (avec un seul l).”