La cause de béatification d’Edmond Michelet (1899-1970) a été ouverte officiellement en 2006 en raison de son
comportement admirable comme résistant et déporté. Son petit-fils, Mgr Benoît Rivière (sa mère Monique était la fille d’Edmond), évêque d’Autun, est un ardent défenseur de la
cause.
Cette cause semble toutefois compromise par le comportement politique d’Edmond
Michelet, notamment lors de son passage au ministère de la Justice entre 1959 et 1961. Le 4 juin 1960, il signait une ordonnance pour rétablir la
peine de mort en matière politique, abolie depuis 1848. Puis il demandait qu’elle soit appliquée aux généraux Challe et Zeller en mai 1961, alors qu’ils n’avaient été condamnés
qu’à 15 ans de détention criminelle. Edmond Michelet avait même qualifié de «détestable » le réquisitoire du procureur général qui n’avait requis que la
réclusion criminelle à perpétuité et de «scandaleux» le verdict du Haut Tribunal militaire institué spécialement.
Bernard Zeller, sixième enfant du général, dans un petit livre intitulé Edmond Michelet est-il un saint? (La Doller, 136 p., 10 €) offre une biographie qui rappelle des faits, qui seront
certainement utiles pour éclairer le jugement de l’Eglise.