Récemment, deux séminaristes ont quitté le séminaire de Tournai – affaire qui a été largement évoquée sur internet. Selon mes sources, il semblerait que l’un soit parti de son plein gré, tandis que l’autre aurait été prié de vider les lieux qui s’accommodaient mal de son dangereux “classicisme”.
Cette affaire, tristement ordinaire, me donne l’occasion de faire un point sur la situation des vocations dans ce diocèse de Tournai.
Voici 3 mois, Mgr Harpigny a conféré le sacerdoce à l’abbé Bruno Vandenbulcke. Mais cette ordination cache mal une situation tragique. Les deux séminaristes partants représentent quasiment une année moyenne du séminaire (la première année en comporte deux, aujourd’hui). Et cela donne logiquement des moyennes d’ordination catastrophiques: à peine une par an!
En 2009, Mgr Harpigny avait, en tout et pour tout, 5 séminaristes (même pas 1 par année de séminaire), pour un diocèse d’ 1.250.000 habitants!
Et, comme partout, la campagne en faveur des vocations diaconales est très loin de donner les résultats escomptés: 2 ordinations l’an dernier, 1 cette année-ci. Soit dit en passant, voilà qui montre la mauvaise foi ou l’ignorance de ceux qui prétendent lier la crise des vocations (ou plutôt la crise des réponses à la vocation sacerdotale, car il est fort douteux que Notre-Seigneur appelle moins de prêtres aujourd’hui qu’hier…) à la question du célibat ecclésiastique. L’absence d’obligation du célibat pour le diaconat permanent ne donne pas réellement des ordinations abondantes!
Je ne sais pas quelles sont “vos sources”, mais ce que vous dites des raisons du départ des deux séminaristes est faux, et évidemment injurieux, pour eux et pour leurs formateurs.
Et j’ai été l’un des formateurs des deux.
Cette manière d’user de sous-entendus est perverse.
Elle donne en pâture des choses secrètes, qui ne regardent que les intéressés, et que, par hypothèse, vous êtes incapables de connaître.
Cette attitude, qui “prétend savoir des choses” pour alimenter une idéologie de bas-étage (vous seriez plus catholiques que l’évêque de Tournai, sa manière d’exercer le ministère épiscopal ne serait pas conforme à ce qu’on attend de lui, etc.), cette attitude est de la pure saloperie.
Pardon, mais il n’y a pas d’autre mot.
Le séminaire de Tournai? Oufti, vous êtes trop optimiste, M. Vini! Il y a belle lurette que ce séminaire n’existe plus que sur le papier, comme une fiction juridique. En fait, tous les séminaristes de Belgique sont regroupés à 3 endroits: Bruges, Louvain et Namur. Même Louvain-la-Neuve a fermé son séminaire l’année passée. Vous pensez bien, c’est une telle misère ici… Et ce n’est ni avec Mgr Harpie ni avec notre calamiteux Jousten ici à Liége que ça va s’améliorer.
Je pense qu’il est inapproprié de comparer l’ordination des prêtres et celle des diacres permanents. Un candidat au sacerdoce se présente à son évêque et lui demande de l’ordonner : il a la vocation. (Il le pense, en tous cas). En règle générale, il n’y a pas de « vocation » au diaconat permanent, mais appel de l’Eglise, interpellation en fonction de ses besoins. Il arrive parfois que des candidats se présentent d’eux-mêmes…Prudence !
Le nombre de diacres permanents est fonction de la « politique » de l’évêque : certains sont réticents à appeler, d’autres plus généreux. On a vu ainsi des diocèse de France n’ordonner des diacres qu’après l’an 2000, après changement d’évêque, alors que d’autres diocèses comptent plus de 100 diacres permanents.
De plus, le courant nouveau ultraconservateur qui se manifeste dans notre Sainte Eglise a tendance à freiner l’essor du diaconat permanent pour diverses raisons : les fidèles font des confusions… Le sacrement de l’Ordre donné à des hommes mariés, c’est la porte ouverte à…Et puis…je préfère m’arrêter là sur ce point !
S’il y a réellement une crise des vocations sacerdotales, il ne peut y avoir de crise du diaconat permanent que si l’Eglise cesse d’appeler.
Des diacres, on en trouve toujours, et de bons diacres !
A propos du diaconat, le cardinal Stickler, qui connaissait très bien la question du célibat ecclésiastique, disait que c’était une rupture totale avec la tradition que de permettre des diacres mariés. LA référence en la matière est “Les origines apostoliques du célibat sacerdotal”, Ch. Cochini, Ad Solem. http://www.laprocure.com/livres/christian-cochini/les-origines-apostoliques-celibat-sacerdotal_9782884820943.html
Cochini rappelle de façon irréfutable qu’il est de tradition apostolique d’observer la règle soit du célibat soit de la continence dès le sous-diaconat. Au passage, on note donc que le célibat sacerdotal (ou la continence, ce qui rvient au même) n’est pas une coutume tardive de l’Eglise latine mais une règle générale qui remonte aux apôtres.
Sans doute sera-t-il touche-t-il la vie privée des deux anciens séminaristes, mais malgré tout, est-ce que le père Lobet pourrait apporter un autre son de cloche sur cette affaire, puisqu’il dit que ce ne sont que des “saloperies”?
C’est toujours intéressant de confronter les points de vue.
Le diocèse de Tournai, ne m’en parlez pas ! Il est aux mains d’une bande de saloperies, pardon mais il n’y a pas d’autre mot.
On n’y compte plus les hypocrites qui font semblant de croire aux projets diocésains, mais qui sur le côté claironnent qu’ils n’y croient pas……. Ne se gratte que celui qui se sent piqué ……..
Bon courage, le séminaire à 120 chambres de libres.
Tournai , prochaine ordination en 2020…
au mieux !! et d’ici là la quantité de clercs soixantehuitards deformés restants aura fait le vide (ouf!), la plupart des eglises seront fermées, vendues, boites de nuit, homes, m…..???? voilà l’avenir du désert de Comines à Charleroi…il ne faudra pas attendre le réchauffement planétaire. De toute manière personne à Tournai ne souhaite autre chose, trop d’eglises, plus de procession, etc etc…
Si ça ne se vend plus c’est que les vendeurs sont mauvais. si les instructeurs savaient d’abord ETRE leur matière, et la faire passer , les disciples resteraient.
MAintenant , ce n’est pas avec les methodes d’espionnage à la kgb que les jeunes vont venir en toute quiétude…car ce ne sont pas les séminaristes d’aujourd’hui qu’il faut incriminer mais tous les déboussolés en place… alors pourquoi pas un rottweiller electronique dans chaque cure??
Il y en a qui marchent tellement sur la tête
qu’ils finiront par ecraser leur mitre..mais ça y’a pas qu’a Tournai…!!!
à propos des diacres permanents..
un vieux prêtre m’a dit une fois,.. des diacres permanents ??? oui…. et alors???
vous pouvez en avoir un autobus complet…si vous n’avez plus de prêtres pour confesser (mot arriéré au 21e s) et pour consacrer…OU irez vous ??? Nulle part..
Il faut bien reconnaître que partant de là tout est dit
Le Motu proprio Sacrum Diaconatus (1967) qui d’une part rétablit le caractère possiblement permanent du diaconat et, d’autre part, souhaite y voir admis des hommes mariés (avec l’accord de leur épouse), fait référence au chapitre troisième de la Première Lettre à Timothée qui, comme chacun sait, est probablement elle aussi “en rupture totale avec la tradition”. Ben voyons…
Mais bien sûr, c’est en rupture totale avec la tradition et même la tradition apostolique. Lisez Cochini avant de vous draper dans votre dignité outragée, M. le doyen. Sacrum diaconatus ou pas, les faits sont assez têtus.
Ca fait plaisir de voir que l’étude de Cochini est connue (de Françoise et Virgnie mais visiblement pas de l’abbé Lobet). Le doyen d’Enghien ingore peut-être que le jury qui a reçu cette thèse de doctorat du P. Cochini était présidé par le Cal Danielou et qu’à la parution de l’ouvrage le Cal de Lubac a écrit à la parution de ce livre, « cet ouvrage est de première importance. Il suppose des recherches considérables, longues et méthodiques. Dans la production de notre siècle en la matière, je ne pense pas que rien puisse lui être comparé, même de loin. »
LLEE Danielou, Lubac et Stickler étaient faillibles mais pas au point de n’avoir jamais lu les épîtres à Thimothée! Un peu de sérieux, M. le doyen! Si vous vous donniez la peine de lire, vous verriez qu’il est question de la loi du célibat-continence, c’est-à-dire que les clercs mariés avant leur ordination ne pouvaient plus user du mariage. Cette règle d’origine apostolique est démontrée de façon irréfutée par Cochini. Si c’est ça qui vous intéresse pour votre clergé marié, pas de problème.
Quel violence du Revérend Lobet! Il passe aux insulte maintenant… Ce pretre cause du scandale tous le temps. Il vaudrais mieu pour lui qu’il se tait et de retourner chez lui aux lieu de scandliser les ames.
L’abbé Lobet ne sait-il pas lire ou fait-il semblant? CELIBAT-CONTINENCE, ça ira, en majuscules? Faire semblant de ne lire que le 1er mot quand il y en a 2, ça frise la malhonnêteté. Il est établi au-delà du doute que, dans la primitive Eglise, les clercs mariés étaient astreints à la continence complète. Alors, comprendre ce passage de saint Paul (archi-connu, merci) comme l’existence d’un clergé marié et engendrant, voilà la rupture avec toute la tradition.
Il faut lire non seulement Cochini mais aussi le cardinal Stickler (qui en connaissait légèrement plus que le petit doyen d’Enghien) et le cardinal de Lubac (qui n’était guère suspect d’intégrisme).
Diable Vert, c’est exactement çela. Regardez en Koreé du Nord, tous les responsables du regime repétent les memes refrains, alors qu’on sait que le règime est aux abois. Le diosése de Doornik (Tournai), c’est la meme chose. La chape (de plomb, pas liturgique) est enorme, et pour tant c’est un decor de cinéma, c’est un regime de fantoches.
Vous savez comme moi que la thèse de Cochini, intéressante en effet à bien des égards, voit contestées par des spécialistes (dont je ne suis pas, je pense au Père Legrand, entre autres) certaines de ses affirmations, parmi lesquelles le lien qui aurait toujours existé entre continence et accès aux ordres majeurs.
Vous savez en outre que, en tous les cas aujourd’hui, l’Eglise catholique de rite latin admet pour les hommes mariés un accès aux ordres majeurs : diaconat (1967) et, en certains cas, presbyérat (exemple d’un pasteur protestant devenu prêtre catholique dans le diocèse de Namur, et pour lequel je ne sache pas que Rome ait imposé la continence dans son couple). C’est donc pour l’instant, depuis Paul VI jusqu’à Benoît XVI, un fait.
D’autre part, je déplore que le discrédit soit par certains ici très largement jeté sur l’ensemble d’un diocèse, d’un clergé, d’un épiscopat, sans grand discernement, avec des propos qui relèvent plus de l’injure et de la diffamation que du jugement attendu dans l’Eglise catholique. Certains d’entre vous insultent régulièrement les prêtres diocésains qui, j’en atteste, se donnent beaucoup de mal au service de l’Eglise en des temps en effet difficiles. Cela me rend furieux, et mon courroux atteint certains sommets lorsque, sans rien savoir de précis sur l’histoire de deux séminaristes (et pour cause : c’est absolument secret), certains ici fantasment sur des hypothèses désobligeantes pour tout le monde : cela passe les bornes, et devient de la diffamation.
Tant que j’en trouverai le temps, je viendrai dire sur ce blog mon indignation contre les propos (demi-vérités souvent, presque toujours de vrais mensonges) y proférés par des personnages qui ont probablement des comptes personnels à régler avec l’Eglise et qui trouvent ici une espèce de défouloir à leurs sentiments les moins reluisants.
Pardonnez à un fidèle “candide” de pénétrer dans votre débat de spécialistes. Je suis allé consulter le texte de la première épître à Timothée et je lis que saint Paul recommande la même chose à l’épiscope et au diacre à savoir : “qu’il soit mari d’une seule femme”. Si je vous comprends bien, il s’agirait ici d’un mariage sans rapport sexuel. Ceci est-il bien compatible avec la réalité du mariage chrétien qui recommande la “consommation” de celui-ci ? Ou bien y avait-il des mariages plus sanctifiants que d’autres : classe 1 sans sexe, classe 2 avec sexe ? Merci.
Il est toujours amusant de voir de simples quidams se persuader qu’ils connaissent et savent interpréter la Tradition de l’Eglise, mieux que les papes et deux mille évêques réunis en Concile.
De toute manière, vous pouvez sortir n’importe quel document concernant la diaconie ou autre matière, le diocèse de Tournai a fait faillite !
Il est spirituellement ruiné. Ils peuvent vous raconter toutes leurs sornettes, leurs églises sont vides. Reste ça et là quelques petites vieilles qui vivent encore sur l’air de l’agiornamento,et quelques curés qui ne veulent pas reconnaître leurs erreurs et puis c’est fini, mais alors fini.
Si c’est plus vivant chez M. l’abbé Lobet, tant mieux pour lui, mais devant un mourant on ne peut se consoler en disant que son petit doigt de pied est encore bon.
Allons, messieurs, soyons sérieux, on ne peut nier l’évidence.
La seule question qui vaille dans toute cette cacophonie : que devient le message du
Christ ?
Voici le genre de nouvelle qui suscite des réactions épidermiques… C’est heureux. Il y a quelques temps encore, j’aurais été désolé d’une telle mauvaise nouvelle. Mais plus aujourd’hui : après tout, ces deux-là l’échappent belle. Etre (dé)formé dans l’Eglise belge gangrénée par l’hérésie moderniste et complètement discréditée, çà nous aurait donné quoi comme curé dans quelques années ? Leur décision réside dans leur coeur et nous ne connaissons pas le fond du problème et c’est tant mieux.
S’ils ont des soucis avec le célibat et la continence y jointe, il est heureux qu’ils s’en aillent avant la suite… S’ils se posent la question de savoir où ils sont tombés et s’il fait bon de rester et de sacrifier sa vie dans ce syndic de faillite, on ne peut que comprendre ces jeunes. S’ils ont été poussés dehors en raison d’une tendance anti-moderniste ou jugée trop traditionnelle, il y a des instituts à l’étranger aux portes grandes ouvertes et où les séminaristes sont à l’étroit. Pour l’Eglise de Belgique, c’est un miracle qu’il faut…
Le Blog de Rispote signale, dans son analyse de la situation du diocèse de Tournai, que l’ex doyen d’Enghien a été écarté. Là, il y a une nuance de taille à apporter: l’abbé J-P Huvelle connaissait de sérieux problèmes de santé et a demandé à son évêque d’être déchargé de sa mission. Quand c’est vrai, c’est vrai, mais quand l’info est erronée, il faut la corriger pour ne pas charger l’évêque par plaisir.
Cela dit, l’évêché de Tournai n’est pas blanchi de toute accusation par cette mise au point.
&JPM : Le simple quidam, qui est aussi baptisé que vous, mérite plus que le mépris.