Comme beaucoup de catholiques, je suis instinctivement méfiant devant le phénomène d’édition et de cinéma “Harry Potter”. La sorcellerie porte trop souvent la marque de Satan pour qu’elle soit inoffensive comme on le prétend souvent à propos de la célèbre série. Cela étant, la vie est courte, et je n’avais jamais pris le temps de lire la série, ni de regarder un épisode au cinéma.
Mais je viens de découvrir un passionnant entretien avec l’écrivain catholique Michael O’Brien sur le blogue de notre consoeur Jeanne Smits sur ce thème. Tout l’entretien mérite d’être lu (surtout par les éducateurs). Mais je crois que l’on peut le résumer par cette phrase, tirée du dernier volet de cet entretien:
“C’est la vérité fondamentale de notre foi [que l’on ne peut vaincre le mal que par le Christ]. Et la série tout entière, comme les films, postule une réalité contraire : que l’on peut vaincre le mal absolu en s’emparant des armes du mal – tant que les instruments mauvais, les méthodologies, la connaissance gnostique et les sorts sont présentés comme étant moralement neutres.”
Le problème est que le reproche n’est pas fondé. Le livre dit précisément qu’on ne peut pas combattre le mal avec les armes du mal.Dumbledor, le professeur d’Harry ne lui enseigne personnellement aucun sortilège. Harry ne comprend pas pour pourquoi et il trouve qu’il n’a presque rien appris en magie, rien qui puisse lui servir à affronter le méchant. Il ne comprend pas pourquoi Dumbledor affirme que seul l’amour compte.C’est la fin qui permet de vérifier qu’effectivement seul l’amour a protégé Harry, en particulier de la tentation de puissance. Le méchant est tué par son propre sort qui se retourne contre lui. Le problème de cette littérature n’est pas son message, philosophiquement sain. C’est qu’on la donne à lire à des enfants, surtout les quatres derniers tome qui sont une réflexion sur la mort. De même que pour le Seigneur des anneaux (où il y a aussi des magiciens comme Gandalf) il faut de la maturité pour comprendre que ces livres ne font pas l’apologie de la puissance, mais de la faiblesse plus forte que les forces du mal.
Merci pour cette analyse lapidaire qui recadre correctement ce que nous donnons à voir à nos enfants.
Le mal est insidieux et notre attention doit rester éveillée
Écoutez-vous les Beatles à l’envers?
Il y a toujours des gens pour contester les oeuvres à succès sans les comprendre…