Lors de l’Angélus d’hier, Benoît XVI a invité les fidèles à profiter de leurs vacances pour redécouvrir “la beauté de ce patrimoine universel qui nous relie à nos racines”. Et le Pape d’ajouter:
«Soyez attentifs à vous laisser questionner par le bel idéal qui animait les bâtisseurs de cathédrales et d’abbayes, quand ils édifiaient ces signes éclatants de la présence de Dieu sur notre terre.»
Un clin d’oeil….
vous avez pour les enfants cette bande dessinée :
CATHEDRALES, l’art français
de Julien Grycan – Et quelques illustrations du journal Patapon.
http://www.livresenfamille.fr/p3456-julien_grycan_cathedrales.html
Les grandes cathédrales gothiques ont été construites dans un même élan, principalement au XII° et XIII° siècles.
C’est le temps du renouveau chrétien où l’Eglise affimre son autorité et sa puissance par des constructions grandioses.
L’auteur en a sélectionné 31; toutes exemples de la finesse de l’art gothique et symboles forts des villes dans lesquelles elles se situent.
Merci Anne Charlotte… les 31 Cathédrales issues de l’art français bêtement appelé Gothique plus tard … J’ai fait ce que j’ai pu, j’espère que cela aura plu au plus grand nombre. Bien à vous. JG
Grâces soient rendues à Dieu, créateur du ciel et de la terre et de toute chose
qui s’y trouve de ce qu’il ait voulu engager sa glorieuse divinité dans la
création de tant de choses utiles à l’humanité.Car il fit toutes choses pour
qu’elles fussent obéissantes et soumises à l’homme.Car il créa tout ce qui est
comestible et bon pour l’homme. De plus, il lui a donné la compréhension et la
connaissance de diverses sciences et arts pour lui permettre de travailler afin
d’arriver, en gagnant sa vie, à réaliser différentes choses qui plaisent à Dieu et
lui procurent bien et confort. Si je devais les énoncer ce serait trop long, mais
je dois vous en exposer certaines, pour vous apprendre comment la science de
la géométrie commença et qui en furent les inventeurs, ainsi que d’autres techniques comme il est dit dans la Bible et en d’autres livres.Vous devez savoir qu’il y a sept sciences libérales: Le Trivium et le Quadrivium.
Le Trivium (mot qui signifie les trois chemins en latin) concerne le “pouvoir
de la langue” et se divise en grammaire, dialectique et rhétorique. Le trivium
est bien plus qu’apprendre à bien parler et d’utiliser la bonne syntaxe comme
pourrait l’indiquer la signification moderne des termes.
Le Quadrivium (les quatre chemins du second degré) se rapporte au “pouvoir
des nombres” et se compose de l’arithmétique, de la musique, de la géométrie et de l’astronomie. Ils sont définis l’un et l’autre dans ces deux vers mnémoniques : « Gramm loquitur, Dia verba docet, Rhet verba colorat, Mus canit, Ar numerat, Geo ponderat, Ast colit astra. »
Trad. « La Grammaire parle, La dialectique enseigne, la Rhétorique colore les
mots, La Musique chante, l’Arithmétique compte, la Géométrie pèse, l’Astronomie s’occupe des astres. »
Les arts du trivium sont considérés comme la base nécessaire pour maîtriser
les arts du quadrivium. Le trivium est bien plus qu’apprendre à bien parler et
d’utiliser la bonne syntaxe comme pourrait l’indiquer la signification moderne
des termes); grâce à elles, toutes les sciences et techniques de ce monde ont été
inventées. L’une d’elles, en particulier, est à la base de toutes les autres, c’est
la science de la géométrie. Les sept sciences ont les noms suivants :
La première qu’on appelle fondement des sciences a pour nom grammaire, elle enseigne à parler correctement et à bien écrire. La seconde est la rhétorique, elle enseigne à parler avec grâce et beauté. La troisième est la dialectique qui enseigne à distinguer la vérité du faux et on l’appelle
communément l’art de la sophistique. La quatrième s’appelle l’arithmétique, elle enseigne l’art des nombres, comment calculer et faire des comptes de toutes choses. La cinquième, la géométrie, enseigne toutes les dimensions et
mesures, et le calcul des poids de toutes sortes. La sixième est la musique qui
enseigne l’art de chanter selon des notes par la voix, l’orgue, la trompe, la
harpe et tout autre instrument. La septième est l’astronomie qui enseigne le cours du soleil, de la lune et des autres étoiles et planètes du ciel. Nous voulons parler principalement de l’invention de la noble science de la géométrie et dire qui en furent les fondateurs. Comme je l’ai déjà dit, il y a sept sciences libérales, c’est-à-dire sept sciences ou arts qui sont libres et nobles par eux-mêmes, lesquels sept n’existent que par géométrie. Et la
géométrie est, on peut le dire, la mesure de la terre. Géométrie vient de Geo
qui veut dire “terre” en grec et metrona qui signifie “mesure”, c’est-à-dire
mesurage de la terre. Ne vous étonnez pas que j’aie dit que toutes les sciences
n’existent que grâce à la géométrie, car il n’y a pas métier ou travail fait de
main d’homme qui ne se fasse par la géométrie et la raison en est évidente, car
si un homme travaille de ses mains il travaille avec un certain outil et il n’y a
pas d’instrument concret au monde qui n’ait son origine naturelle dans la terre et à la terre ne doive retourner. Et il n’existe aucun instrument, c’est-àdire
d’outil de travail qui ne soit basé sur des proportions. Proportion implique mesure,et l’outil ou instrument appartient à la terre. Or la géométrie est mesure de la terre si bien que je peux dire que les hommes vivent tous de la géométrie, car tous les hommes ici-bas vivent travail de leurs mains. Je voudrais vous donner bien d’autres preuves de ce que la géométrie
est la science qui fait vivre tous les hommes intelligents, mais j’abandonne ici
ce point qu’il serait long de développer car à présent je voudrais avancer dans
mon sujet. Vous devez savoir que parmi tous les arts du monde, en tant que
métier d’homme, la maçonnerie a la plus grande réputation et forme la
majeure partie de cette science de la géométrie, comme il est dit et noté dans
les récits de la Bible et chez le Maître des Histoire. Dans le Polychronicon
chronique qui a fait ses preuves, dans les traités connus sous le nom de Bède,
le De Imagine Mundi , les Étymologies d’Isidore , et dans Méthode évêque et
martyr. Et bien d’autres encore disent que la maçonnerie est l’élément principal de la géométrie ce qui peut se dire car elle fut la première à être inventée comme il est noté dans la Bible au premier livre, celui de la Genèse, au chapitre 4 (Genèse 4, 17). En outre les docteurs précités s’accordent làdessus et certains d’entre eux l’affirment plus ouvertement et plus clairement que ce n’est dit dans la Genèse. La descendance directe d’Adam, au cours du
7e âge adamique avant le déluge comprenait un homme appelé Lamech, lequel avait deux femmes, l’une nommée Ada et l’autre Sella. Par la première femme Ada il eut deux fils, l’un appelé Jabel (Yabal) et l’autre Jubal
(Yuba). L’aîné Jabel fut le premier à inventer la géométrie et la maçonnerie.
Et il construisit des maisons et son nom se trouve dans la Bible : il est appelé
le père de ceux qui habitent sous des tentes, c’est-à-dire des maisons d’’habitation. Il fut le maître maçon de Caïn et chef de tous ses travaux quand
il construisit la cité de Hénoch, qui fut la première cité à être jamais construite. Et elle fut construite par Caïn fils d’Adam, et il la donna à son propre fils Hénoch et donna à la ville le nom de son fils et l’appela Hénoch, mais elle s’appelle maintenant Effraym. C’est là que pour la première fois, la science de la géométrie et de la maçonnerie fut pratiquée et mise au point comme science et art. Aussi pouvons-nous dire qu’elle fut la base et le fondement de toute science et technique. et cet homme Jabel fut
aussi appelé Pater Pastorum. Le Maître des Histoires ainsi que Bède, le De
Imagine Mundi, le Polychronicon et bien d’autres disent qu’il fut le premier à
partager le sol afin que tout homme pût savoir quel était son terrain personnel
et y travailler comme à son propre bien. En outre, il partagea les troupeaux de
moutons si bien que chacun sut quels étaient ses moutons, aussi pouvons-nous
nous dire qu’il fut l’inventeur de cette science. Et son frère Jubal ou Tubal, fut
l’inventeur de la musique et du chant comme Pictagoras le dit d’après le Polychronicon, Isidore dit de même dans ses Étymologies au 6e livre : il y note qu’il fut l’inventeur de la musique, du chant, de l’orgue et de la trompe et qu’il inventa cette science en écoutant le rythme des marteaux de son frère, qui était Tubal-Caïn. Tout comme la Bible, en son chapitre 4e de la Genèse, dit que Lamech eut de son autre femme, qui s’appelait Sella, un fils et une fille dont
les noms furent Tubal-Caïn pour le fils et Naama pour la fille. Certains disent,
suivant le Polychronicon, qu’elle fut la femme de Noé mais nous ne saurions
l’affirmer. Vous devez savoir que son fils Tubal-Caïn fut l’inventeur de l’art
du forgeron et des autres arts des métaux, c’est-à-dire, du fer de l’acier, de l’or
et de l’argent selon certains docteurs. Quant à sa s¦ur Naama elle inventa le
tissage, car auparavant on ne tissait pas mais on filait et maillait les tissus et
on se faisait les habits qu’on pouvait. Naama inventa l’art de tisser et c’est
pourquoi on l’appela art de femme. Or ces trois frères apprirent que Dieu voulait se venger du péché par le feu ou par l’eau et ils s’efforcèrent de sauver les sciences qu’ils avaient inventées. Ils réfléchirent, et se dirent qu’il existait deux sortes de pierre dont l’une résiste au feu endash; cette pierre s’appelle marbre endash; et l’autre flotte sur l’eau – et on l’appelle lacerus. Ainsi imaginèrent-ils d’écrire toutes les sciences qu’ils avaient inventées sur ces deux pierres ; au cas où Dieu se vengerait par le feu le marbre ne brûlerait pas et s’il choisissait l’eau, l’autre pierre ne coulerait pas. Ils demandèrent à leur frère aîné Jabel de faire deux piliers de ces deux pierres à savoir de marbre et de lacerus et d’inscrire sur ces deux piliers toutes les
sciences et techniques qu’ils avaient inventées. Il fit ainsi et acheva tout avant
le Déluge. S’ils savaient bien que Dieu allait envoyer sa vengeance, ils
ignoraient par contre, si ce serait par le feu ou par l’eau. Par une sorte de
prophétie ils savaient que Dieu allait envoyer l’un au l’autre. Ils écrivirent
donc leurs sciences sur les deux piliers de pierre. Certains disent qu’ils
gravèrent les sept sciences sur les pierres, sachant qu’allait venir un
châtiment. De fait Dieu envoya sa vengeance si bien que survint un tel déluge
et que toute la terre fut noyée. Et tous les hommes sur terre périrent sauf huit :
Noé et sa femme, ses trois fils et leurs femmes. De ces trois fils descend toute
l’humanité. Ils avaient pour noms Sem, Cham et Japhet. Ce déluge fut appelé le Déluge de Noé car lui et ses enfants en échappèrent. Et bien des années après ce déluge, on trouva les deux piliers et, suivant le Polychronicon, un grand clerc, du nom de Pictagoras trouva l’un et Hermès,
le philosophe, trouva l’autre. Et ils se mirent à enseigner les sciences qu’ils y
trouvèrent inscrites. Toutes les chroniques et histoires, de clercs et la Bible
surtout attestent de la construction de la Tour de Babylone. On en trouve le
récit dans la Bible, Genèse chapitre 11.
Comment Cham fils de Noé engendra Nemrod, comment celui-ci devint puissant sur terre et grandit tel un géant et quel grand roi il fut. Le commencement de son royaume fut le royaume de Babylone proprement dit,
Arach, Archad, Chalan et le pays de Sennar. Et ce même Nemrod entreprit la
tour de Babylone et il enseigna à ses ouvriers l’art de la maçonnerie à
beaucoup de maçons, plus de soixante mille. Et il leur accordait affection et
protection, comme il est écrit dans le Polychronicon et chez le Maître des
Histoires et en maints autres traités, sans compter le témoignage de la Bible
au même chapitre 11 où il est dit qu’Assur, qui était proche parent de Nemrod,
sortit du pays de Sennar et bâtit la ville de Ninive et Plateas et bien d’autres
encore. Il est logique que nous exposions clairement de quelle manière les
instructions du métier de maçon furent inventées et qui donna pour la première fois son nom à la maçonnerie. Vous devez savoir ce qui est dit dans le Polychronicon et chez Méthode évêque (né vers 815-820 et +885 à Thessalonique, évêque de Sremska Mitrovica ancienne Sirmium – “cf. les
frères :Cyrille & Méthode) et martyr : Assur était un noble seigneur de Sennar
qui demanda au roi Nemrod de lui envoyer des maçons et des ouvriers
spécialisés capables de l’aider dans la construction de la ville qu’il avait
l’intention d’entreprendre. Et Nemrod lui envoya trente centaines de maçons.
Quand ils furent prêts à partir, il les convoqua pour leur dire « allez chez mon
cousin Assur pour l’aider à construire une ville : mais veillez à bien vous
conduire. Je vous donnerai donc des instructions à notre profit commun. Une
fois auprès de ce seigneur veillez à être loyaux envers lui comme vous le seriez
envers moi et faites loyalement votre travail et votre métier. Tirez-en un salaire
raisonnable selon votre mérite. En outre, aimez-vous comme si vous étiez
frères et restez unis loyalement. Que celui qui a un grand savoir l’enseigne à
son compagnon. Veillez à bien vous conduire vis-à-vis de votre seigneur et
entre vous. Que je puisse ainsi être remercié pour vous avoir envoyés et vous
avoir appris le métier ». Ils reçurent ainsi leurs instructions de celui qui était
leur maître et seigneur, et partirent chez Assur bâtir la cité de Ninive dans le
pays de Plateas et bien d’autres villes qu’on appelle Cale et Jesen, qui est une
grande ville entre Cale et Ninive. C’est de cette manière que l’art de la
maçonnerie fut pour la première fois présenté comme science, avec des
instructions. Les aînés qui nous précédèrent parmi les maçons firent mettre
ces instructions par écrit : Nous les possédons maintenant parmi nos propres
instructions dans le récit d’Euclide. Nous les y avons vues rédigées à la fois en
latin et en français. Mais il conviendrait que nous exposions maintenant comment cet Euclide s’intéressa à la géométrie, comme il est rapporté dans la Bible et en d’autres récits. Dans le 12e chapitre de la Genèse on nous dit comment Abraham vint au pays de Canaan, comment Notre Seigneur lui apparut et lui dit : «Je donnerai ce pays à ta descendance ». Mais une grande
famine survint et Abraham prit Sara sa femme avec lui et alla en Égypte, avec
l’intention d’y rester tant que durerait la famine,. Abraham était un homme sage et un grand clerc. Il connaissait les sept sciences et enseigna aux Égyptiens la science de la géométrie. Or notre noble clerc Euclide était son étudiant et apprit sa science. C’est lui qui lui donna pour la première fois le nom de géométrie car on la pratiquait avant qu’elle ne fût nommée géométrie. Il est dit dans les Étymologies d’Isidore, au livre cinq, qu’Euclide fut l’un inventeurs de la géométrie et qu’il la nomma ainsi. Car de son temps il y avait
au pays d’Égypte un fleuve nommé le Nil, et il se répandait si loin dans les terres que les gens ne pouvaient y habiter. Alors Euclide leur apprit à construire de grandes digues et fossés pour se protéger de l’eau. Par la géométrie il mesura le pays et le partagea en lots. Il ordonna à chacun
d’enclore son propre lot de digues et de fossés. Le pays alors abonda en toutes
sortes de rejetons, en jeunes gens et jeunes filles. Il y eut telle foule de jeunes qu’ils ne pouvaient plus vivre à l’aise. Les seigneurs du pays se rassemblèrent et tinrent conseil pour savoir comment aider leurs enfants qui n’avaient pas de subsistance convenable, comment s’en procurer pour eux-mêmes et leurs enfants si nombreux. Parmi l’assemblée se trouvait Euclide. Quand il vit que personne ne trouvait de solution il leur dit « Voulez-vous confier vos fils à mes directives et je leur enseignerai une science telle qu’ils en vivront noblement à
condition que vous me juriez de suivre les directives que je donnerai à tous. »
Le roi du pays et tous les seigneurs y consentirent. Il était logique que tous
consentissent à cette affaire qui leur était profitable et ils confièrent leurs fils à Euclide pour qu’il les dirigeât à son gré et leur enseignât l’art de la
maçonnerie. Il lui donna le nom de géométrie à cause du partage des terrains,
comme il l’avait enseigné aux gens du temps de la construction des digues et
fossés mentionnés ci-dessus pour se protéger de l’eau. C’est Isidore (Isidore de
Séville, né entre 560 et 570 à Carthagène – mort le 4 avril 636, est un religieux
du VIIe siècle, évêque métropolitain de Séville ancienne Hispalis, une des
principales villes du royaume wisigothique entre 601 et 636) qui dit dans ses
Étymologies qu’Euclide appelle cette technique la géométrie. Ainsi notre noble savant lui donna un nom et l’enseigna aux fils des seigneurs du pays dont il avait la charge. Et il leur donna pour instruction de s’appeler mutuellement compagnons et pas autrement parce qu’ils étaient du même
métier, de naissance noble et fils de seigneurs. En outre celui qui serait le plus
expert serait directeur de l’ouvrage et on l’appellerait maître. Bien d’autres
instructions se trouvent inscrites au Livre des instructions. Ainsi ils travaillèrent pour les seigneurs du pays et construisirent des cités, châteaux,
temples et demeures seigneuriales. Tout le temps que les enfants d’Israël
habitèrent en Égypte ils apprirent l’art de la maçonnerie. Après qu’ils furent
chassés d’Égypte ils arrivèrent en terre promise qui s’appelle maintenant
Jérusalem. L’art y fut exercé et les instructions observées, ainsi que le prouve
la construction du temple de Salomon, que commença le Roi David. Le Roi David aimait bien les maçons et leur donna des instructions fort proches de ce qu’elles sont aujourd’hui. Á la construction du Temple au temps de Salomon, comme il est dit dans la Bible au premier livre des rois chapitre cinq Salomon avait quatre-vingt mille maçons sur son chantier et le fils du roi de Tyr était son maître maçon. Il est dit chez d’autres chroniqueurs et en de vieux livres de maçonnerie que Salomon confirma les instructions que David son père avait données aux maçons. Et Salomon lui-même leur enseigna leurs coutumes, peu différentes de celles en usage aujourd’hui. Et dès lors cette noble science
fut portée en France et en bien d’autres régions. Il y eut autrefois un noble roi
de France qui s’appelait Carolus secundus, c’est-à-dire Charles II. Et ce Charles fut choisi roi de France par la grâce de Dieu et aussi de sa naissance. Certains disent qu’il fut choisi par suite des événements, ce qui est faux puisque selon la chronique il était du sang des rois. Ce même roi
Charles fut maçon avant d’être roi. Après être devenu roi il accorda affection
et protection aux maçons et leur donna des instructions et coutumes de son invention, qui sont encore en usage en France. Il leur ordonna aux maîtres et compagnons de tenir une assemblée une fois par an, d’y venir discuter et prendre des mesures concernant tout ce qui n’irait pas. Peu de temps après arriva saint Adhabelle en Angleterre, et il convertit saint Alban au christianisme. Saint Alban aimait bien les maçons et le premier, il leur donna leurs instructions et coutumes pour la première fois en Angleterre. Il ordonna qu’on leur payât des gages suffisants pour leur travail. Il y eut ensuite un noble roi en Angleterre appelé Athelstan dont le plus jeune fils aimait bien la science de la géométrie. Il savait bien qu’aucun métier ne possédait la
pratique de la science de la géométrie aussi parfaitement que celui des maçons, aussi leur demanda-t-il conseil et apprit-il la pratique de cette science
correspondant à la théorie. Car il était instruit de la théorie. Il aimait bien la
maçonnerie et les maçons et devint maçon lui-même. Et il leur donna les instructions et les noms en usage aujourd’hui en Angleterre et en d’autres pays. Il ordonna qu’on les payât raisonnablement. Il obtint une patente du roi d’après laquelle ils pouvaient tenir une assemblée à leur convenance, quand ils verraient venu le moment opportun. On trouve mention de ces instructions, coutumes, assemblée et directives dans le Livre de nos instructions : je laisse donc ce point pour l’instant. Bonnes gens, voici la cause et les circonstances des origines premières de la maçonnerie. Il arriva jadis que de grands
seigneurs n’aient pas assez de revenus pour pouvoir établir leurs enfants nés
libres, car ils en avaient trop. Ils délibérèrent donc sur le moyen d’établir leurs enfants et de leur montrer comment vivre honnêtement. Ils envoyèrent
chercher de savants maîtres en la noble science de la géométrie afin que par
leur savoir, ils leur montrent quelque honnête moyen de vivre. Lors l’un
d’eux, qui s’appelait Euglet , qui était fort subtil et savant inventeur, instaura
une technique qu’il appela la maçonnerie. Cet art lui fournit l’honnête enseignement pour les enfants des grands seigneurs, à la demande des pères et au gré de leurs enfants. Après un certain temps, quand ils eurent appris avec grand soin, ils ne furent pas tous capables de pratiquer l’art en question; aussi le maître Euglet ordonna-t-il que ceux qui possédaient un
meilleur savoir fussent honorés et il commanda qu’on appelât maître ceux qui
étaient experts, afin honorés et il commanda qu’on appelât maître ceux qui
étaient experts, afin qu’ils instruisent les moins habiles. Ils étaient appelés
maîtres pour leur noblesse d’esprit et leur savoir. Néanmoins il commanda que ceux qui avaient moins d’esprit ne fussent pas appelés serviteurs ni sujets mais compagnons à cause de la noblesse de leur naissance. C’est de cette façon que l’art en question commença en d’Égypte sous le magistère d’Euglet. Puis il se répandit de pays en pays, et de royaume en royaume. Après bien des années, au temps du roi Athelstan qui fut jadis roi d’Angleterre, sur son ordre et celui d’autres grands seigneurs du pays, pour redresser de graves défauts trouvés chez les maçons, ils fixèrent une certaine règle entre eux. Chaque année ou tous les trois ans comme le jugeraient nécessaire le roi et les grands
seigneurs du pays et toute la communauté, des assemblées de maîtres maçons et compagnons seraient convoquées de province en province et de région en région par les maîtres. A ces congrégations les futurs maîtres seraient examinés sur les articles ci-après et mis à l’épreuve en ce qui
concerne leurs capacités et connaissances, pour le plus grand bien des seigneurs qu’ils servent et le plus grand renom de l’art en question. En outre, ils recevront comme instruction de disposer avec honnêteté et loyauté des biens de leurs seigneurs, et ce, du haut en bas de l’échelle, car ils servent leurs
seigneurs tout le temps qu’ils paient un salaire pour leur service et leur travail.
Article un : Tout maître doit être compétent et loyal envers le seigneur qu’il sert, disposer de ses biens loyalement comme il le ferait des siens propres, ne pas donner une plus grande paye à aucun maçon que celle qu’il mérite, vu le manque de céréales et de vivres dans la région ; et n’accepter aucune faveur afin que tous
soient récompensés d’après leur travail.
Article deux : Tout maître sera prévenu de venir à cette congrégation afin d’y venir
ponctuellement sauf s’il a quelque excuse. Cependant s’il est convaincu de
rébellion à de telles congrégations ou de faute impliquant préjudice à son
seigneur et tort à notre art, il ne doit avancer aucune sorte d’excuse, sauf s’il
est en danger de mort et, bien qu’il soit en danger de mort, il doit informer de
sa maladie, le maître qui préside au rassemblement. Article trois : Aucun maître ne prendra d’apprenti pour un stage inférieur à sept années au minimum parce que celui qui aurait un stage plus court ne serait guère capable d’être à la hauteur de son art, ni de servir loyalement son seigneur en s’appliquant comme un maçon doit le faire. Article quatre : Aucun maître, quel qu’en soit l’avantage, ne prendra d’apprenti né de sang servile, car son seigneur à qui il est asservi l’enlèverait à notre métier et il
l’emmènerait avec lui hors de la loge ou de l’endroit de son travail ; ses compagnons risqueraient alors d’aller à son aide, de provoquer une altercation, et mort d’homme pourrait s’en suivre. Cela est interdit. Sans compter que son métier débuta avec des enfants de grands seigneurs de naissance libre, comme il est dit ci-dessus.
Article cinq : Aucun maître ne donnera plus qu’il mérite à son apprenti pendant son
apprentissage afin d’en tirer profit, ni pas assez pour que le seigneur du
chantier où il travaille puisse tirer quelque profit de son enseignement.
Article six : Aucun maître, par avarice ou âpreté au gain, ne prendra d’apprenti à
enseigner qui soit difforme, c’est-à-dire ayant quelque défaut qui l’empêche de
travailler comme il le devrait. Article sept : Aucun maître ne doit être complice, apporter secours ou procurer aide et
assistance à un rôdeur venu voler. À cause de ces expéditions nocturnes on ne
saurait accomplir son travail et labeur de jour. Dans ces conditions ses
compagnons pourraient se mettre en colère.
Article huit : S’il arrive qu’un maçon excellent et compétent vienne chercher du travail et trouve un ouvrier incompétent et ignare, le maître du chantier doit accueillir le bon maçon et renvoyer le mauvais, pour le bien de son seigneur.
Article neuf : Aucun maître ne doit en supplanter un autre car il est dit dans l’art de la maçonnerie que nul ne finirait aussi bien un travail entrepris par un autre, à l’avantage de son seigneur, aussi bien que l’autre le commença dans
l’intention de le finir lui-même.
Autres conseils : Ces conseils viennent de divers seigneurs et maîtres de différentes provinces et congrégations de maçonnerie.
Premier point : Il faut savoir que qui désire embrasser l’état de l’art en question doit d’abord principalement aimer Dieu et la sainte Église et tous les saints et son maître et ses compagnons comme ses propres frères. Second point : Il doit accomplir loyalement la journée de travail t pour laquelle il reçoit son salaire. Troisième point : Il peut tenir secret l’avis de ses compagnons en loge et chambre et partout où maçons se retrouvent. Quatrième point : Il ne doit faire aucune malfaçon dans l’art en question, ne porter préjudice, ni ne soutenir aucun règlement nuisible au métier ou à quiconque du métier. Au contraire il doit le soutenir en tout honneur autant qu’il le peut.
Cinquième point : Quand il recevra son salaire, qu’il le fasse humblement au moment fixé par le maître et qu’il remplisse les conditions de travail et de repos convenues et fixées par le maître.
Sixième point : Si quelque dispute surgit entre lui et ses compagnons il doit rester tranquille et obéir humblement aux ordres de son maître ou du responsable de son maître au cas où le maître serait absent, jusqu’au prochain congé et s’arranger alors
avec ses compagnons, en dehors d’un jour de travail, sinon, ce serait préjudiciable à leur travail et au bien du seigneur.
Septième point : Qu’il ne convoite pas la femme ni la fille de ses maîtres ni de ses compagnons sauf dans les liens de mariage et n’entretienne pas de concubines, de crainte des disputes qui pourraient survenir. Huitième point : S’il lui arrive de devenir responsable sous l’autorité de son maître, qu’il soit un intermédiaire loyal entre son maître et ses compagnons, qu’il s’active pendant l’absence de son maître pour l’honneur du maître et le bien du seigneur qu’il sert. Neuvième point :
S’il est plus savant et plus subtil que son compagnon qui travaille avec lui
dans sa loge ou dans quelque autre endroit et qu’il s’aperçoit qu’il risque de
blesser la pierre sur laquelle il travaille par manque de science, il peut lui
apprendre comment faire et il peut corriger la taille. Il lui en touchera un mot
et l’aidera pour le plus grand bien de leur mutuelle affection et afin que
l’oeuvre pour le seigneur ne soit pas abîmée. Quand le maître et les
compagnons, prévenus, se sont rendus à de telles congrégations, en cas de
besoin, le shérif de la région ou le maire de la cité ou le conseiller de la ville
où se tient la congrégation devra être compagnon et associé au maître de la
congrégation pour l’aider contre les rebelles et faire prévaloir les lois du
royaume. Tout d’abord les nouveaux qui ne furent jamais instruits auparavant
reçoivent des instructions suivant lesquelles ils ne doivent jamais être voleurs ni complices de voleurs, qu’ils doivent loyalement accomplir leur journée de
travail et gagner le salaire qu’ils recevront de leur seigneur ; qu’ils
rendront des comptes véridiques à leurs compagnons dans les affaires qui le
requièrent et leur accorderont attention et affection comme à eux-mêmes. Ils
doivent être loyaux au roi d’Angleterre et au royaume et observer de toute leur
force les articles mentionnés ci-dessus. Après quoi on s’enquerra de savoir si
un maître ou compagnon, prévenu, à contrevenu à l’un de ces articles, ce qui,
dans l’affirmative, devra alors être discuté. C’est pourquoi il faut savoir que si un maître ou compagnon, convoqué à l’avance à de telles congrégations, se
révolte et refuse de venir ou bien s’il a enfreint l’un des dits articles, et que
cela peut être prouvé, il devra abandonner son art de maçon et renoncer à son
métier. S’il a l’audace de continuer, le shérif de la région où on risque de le
trouver au travail doit le mettre en prison, confisquer tous ses biens et les
remettre au roi jusqu’à ce que le pardon royal lui soit octroyé et manifesté.
C’est principalement pourquoi ces congrégations sont prévues afin que
chacun, du haut en bas de l’échelle, soit bien et loyalement servi en cet art de
maçonnerie par tout le royaume d’Angleterre.
Amen ainsi soit-il. Ainsi nous passons de la Pierre Brute à l’élévation de notre Temple Intérieur et pour être en parfaite adéquation avec les desseins de Dieu.