Le quotidien “La Croix” a mis en ligne quelques réponses de François Soulage, président du Secours catholique, à propos de l’assemblée générale de Caritas Internationalis. J’avoue que l’audition de ces réponses m’a mis mal à l’aise. Il a parlé d’une “ambiance un peu lourde”, ce que je peux imaginer. Mais aussi d’une “incompréhension de la part des participants” sur les raisons du refus de renouveler le mandat de Leslie-Anne Knight. Ces raisons sont pourtant parfaitement claires. On peut éventuellement les contester, mais elles ont été exprimées tout à fait nettement: ce refus est lié à la perte d’identité catholique que le Vatican, à tort ou à raison, a notée dans la Caritas Internationalis. Vous aurez compris que, pour moi, c’était à raison. Pour François Soulage, ce qui m’inquiète, c’est qu’il ne conteste pas cette perte d’identité; il semble ne pas voir le problème. On l’entend même s’étonner que des prélats aient dit aux participants à l’assemblée générale qu’ils étaient des “acteurs de l’Eglise”. Cela tombe pourtant sous le sens: c’est en tant que catholiques que nous nous engageons dans l’action caritative, pour aimer Notre-Seigneur au travers de notre prochain. Et, si le Secours catholique ou la Caritas Internationalis ne sont pas des “acteurs d’Eglise”, il y a tromperie sur la marchandise: ils réclament nos dons, que nous leur accordons volontiers, mais il les réclament et nous leur accordons parce qu’ils sont “acteurs d’Eglise”.
Mon malaise s’est encore accentué avec la description d’une réélection du cardinal Maradiaga comprise par les participants (tous?) comme une sorte de revanche sur la décision du saint-siège relative à la secrétaire générale… et sur la “standing ovation” réservée à ladite secrétaire générale. Soulage parle même d’un “soutien à l’attitude de la direction sortante” comme d’un “bon signe”. Est-il possible de dire plus nettement que le Pape peut bien penser ce qu’il veut, les fidèles ne se sentent pas liés?
NB: J’ai lu dans les commentaires relatifs à cette affaire des remarques sur le discours d’OV qui s’apparenterait à la “droite extrême”. J’ignore ce que cela signifie. Mais, puisque certains veulent politiser le débat, je peux bien ajouter que les engagements politiques et syndicaux de François Soulage (il a été membre du PSU et de la CFDT déconfessionnalisée), qui ne me poseraient aucun problème s’il était un simple catholique du rang, comme moi, me posent des problèmes du même ordre que ce qui se passe à la Caritas Internationalis: le Secours catholique, comme la Caritas dans son ensemble, sont des institutions d’Eglise pour lesquelles les donateurs souhaitent une identité catholique forte. A défaut, qu’est-ce qui nous pousserait à donner plutôt au Secours catholique qu’au Secours populaire (d’obédience communiste, soit précisé en passant pour les lecteurs qui ne connaissent pas bien la situation française)? Oui, la question de l’identité est une question importante pour nous. Cela vous semble peut-être extravagant, mais c’est ainsi. Je répète que c’est pour le Christ que nous nous engageons dans le domaine caritatif (comme dans le domaine politique ou dans le domaine journalistique), pas pour un vague “monde meilleur” compatible avec les aspirations communistes. Et j’ajoute encore que mon anti-communisme, comme mon anti-socialisme, n’est pas principalement une posture politique (de droite extrême, de droite modérée ou de ce que vous voudrez): c’est une obligation spirituelle qui m’est donnée par la Doctrine sociale de l’Eglise, part non facultative de l’enseignement catholique!
Ce qui est remarquable c’est l’immense patience de Rome à avoir toléré si longtemps une caritas internationalis “non catholique”. Et dans de nombreuses églises en France on a bien plus de “banderoles” pour le secours catholique, le ccfd et cie que pour l’aide à l’église en détresse par exemple.
OV fait fait bien de rajouter encore des points sur les I. Et si le président de caritas France ne comprend pas bien…d’autres comprennent peut-être très très l’hostilité de certains membres de caritas.
Encore un excellent travail du pontificat de Benoit XVI.
Je plussoie.
Peut-être que le compte-rendu dépend aussi du journaliste ?
La Croix n’est pas connu pour être un journal papiste. Bien à l’image de la Conférence des évêques de France dont il est peu ou prou un organe.
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Quant à l’acclamation debout, c’est vrai qu’elle sonne comme un signe évident de rébellion envers les remontrances du Vatican à l’égard de sa secrétaire générale.
donner de l’argent pour un simple partage de biens matériels ou un geste de désir d’égalité ce n’est pas chrétien tous les humanitaires le font; il faut un sens d’amour du prochain et que cet amour fasse comprendre au destinataire qu’il reçoit par Jésus Christ