En complément de mon article de vendredi sur la piété populaire, voici un autre élément du discours de Benoît XVI:
« On ne peut toutefois pas nier qu’il existe quelques formes déviées de religiosité populaire qui, loin de promouvoir une participation active à l’Église, créent plutôt la confusion et peuvent favoriser une pratique religieuse purement extérieure et dénuée d’une foi bien enracinée et vivante intérieurement. […] La piété populaire doit toujours être purifiée. »
Autant j’ai toujours été allergique au snobisme anti-piété populaire des théologiens modernistes, autant il est clair que la piété populaire doit s’enraciner dans la foi commune et dans la grande Tradition de l’Eglise.
Comme le dit encore Benoît XVI:
“La piété populaire tend vers l’irrationalité, parfois même vers l’extériorité. Pourtant l’exclure est une grande erreur. A travers elle, la foi est entrée dans le cœur des hommes, elle a fait partie de leurs sentiments, de leurs habitudes, de leur manière commune de sentir et de vivre. C’est pourquoi la piété populaire est un grand patrimoine de l’Eglise. La foi s’est faite chair et sang. La piété populaire doit certainement être toujours purifiée, recentrée, mais elle mérite notre amour et elle nous rend nous-mêmes de façon pleinement réelle « Peuple de Dieu ».”
Un ancien évêque de Namur, Mgr Charue, qui a reconnu l’authenticité des apparitions de Beauraing (Belgique) ne dénigrait pas la piété populaire qui se vivait en ce lieu de pèlerinage, tout en cherchant à la canaliser. Il y voyait un lieu de possible catéchèse à offrir aux personnes “simples”. Il disait, pour qu’on ne les rabroue pas : “Il ne faut pas éteindre la mèche qui fume encore”.
Bref, il avait à ce sujet un sens théologique et pastoral très sûr et d’un grand équilibre.
La piété populaire ancrée dans la grande tradition de l’Eglise est, pour moi, une très belle chose. Mais effectivement attention aux dérives. A ces dévotions privées faites chez un particulier, où sans aucun encadrement, ni formation, des fiédèles sincères dans leur demarche, invoquent tel Archange, tel Saint pour lutter contre Satan ou autres. Attention cela pullulent et nous sommes en devoir de ne pas y donner notre acquiessement.
Par contre, comme il est bon avec nos prêtres, de participer à ces anciens pélérinages qui remontent à la nuit des temps. Qu’il est bon et riche de grace de dire notre chapelet. Certains ont voulu tout balayer, mais nous nous appercevons que de plus ces anciennes dévotions sortent de l’ombre pour donner force à nos âmes.