Le Salon beige rapporte les paroles de Benoît XVI à l’Angélus de tout à l’heure:
“Je demande au Seigneur Jésus que le bouleversant sacrifice de la vie du ministre pakistanais Shahbaz Bhatti réveille dans les consciences le courage et l’engagement à respecter la liberté religieuse de tous les hommes, et ainsi, de promouvoir une dignité égale pour tous.”
Pour moi Benoît XVI reconnaît explicitement le martyre de Shahbaz Bhatti, sans toutefois prononcer le mot.
Et le cardinal Tauran, forcé par l’évidence, le reconnaît explicitement.
Voici ce que je lis dans l’agence zenit aujourd’hui :
« J’ai été profondément ému en lisant le testament spirituel qui – selon moi – est à la hauteur d’un texte d’un des Pères de l’Eglise », affirme le cardinal Tauran en citant ces phrases du ministre pakistanais : « Je n’ai plus aucune peur, je dédie ma vie à Jésus. Je ne veux pas de popularité, je ne veux pas de positions de pouvoir : je veux seulement une place aux pieds de Jésus ».
« Ce sont des phrases qui touchent réellement », estime le cardinal Tauran qui rappelle ses rencontres avec le ministre pakistanais, à Rome puis au Pakistan : « La dernière fois que nous nous sommes rencontrés à l’aéroport de Lahore, vers minuit, avant que j’embarque sur un vol pour Rome, quand nous nous sommes séparés, il m’a dit : ‘Je sais que je mourrai assassiné, mais je donne ma vie comme témoin pour Jésus et pour le dialogue interreligieux’ ».
« Il savait, et il avait déjà offert sa vie », a rappelé le cardinal Tauran. « Je pense que c’est un vrai martyr parce qu’il a été tué comme chrétien. C’était un homme, un chrétien authentique ».
Shahbaz Bhatti n’a « jamais eu une parole haineuse, jamais. Il avait assimilé l’Evangile de manière éminente ! », a enfin affirmé le cardinal Tauran. « Nous sommes tous petits face à ce grand exemple. Un homme de 42 ans – très jeune – qui vivait un peu comme un consacré sans l’être. J’ai été très impressionné parce que l’on percevait l’intensité de sa vie intérieure ».