Le vaticaniste Sandro Magister a récemment rédigé un excellent article à propos du Purgatoire. Mais on y note aussi ces quelques lignes relatives à la désinformation médiatique à propos de Benoît XVI. Comme la lutte contre cette désinformation est l’une des principales raisons d’être de notre petit blogue, je suis heureux de citer cette magistrale démonstration de Magister:
“La conviction que le purgatoire est un lieu physique est très ancienne et elle a persisté jusqu’à une époque récente.
Mais, pour Catherine, il n’en était pas ainsi. Pour elle, le feu du purgatoire était conçu essentiellement comme un feu intérieur.
Et Benoît XVI lui a donné pleinement raison.
Certains médias ont repris cette catéchèse du pape Joseph Ratzinger, en la plaçant parmi les bonnes nouvelles. Comme si le pape avait décrété non pas tellement le caractère intérieur du purgatoire, mais sa salutaire disparition. Une disparition d’ailleurs déjà largement effective dans la prédication courante de l’Église, depuis plusieurs décennies.
Mais l’enseignement de Benoît XVI dit exactement le contraire. Il ne parle pas de la disparition du purgatoire, mais de sa véritable réalité.”
Et le vaticaniste de citer une page impressionnante de “Spe salvi”, où nous lisons notamment:
“Dans ce texte [1 Co 3, 12-15], en tout cas, il devient évident que le sauvetage des hommes peut avoir des formes diverses; que certaines choses édifiées peuvent brûler totalement; que pour se sauver il faut traverser soi-même le “feu” afin de devenir définitivement capable de Dieu et de pouvoir prendre place à la table du banquet nuptial éternel.”
Des prêtres disent qu’il n’y a personne en enfer, voire qu’il n’y a pas d’enfer du tout ! Or Jésus a bien dit : ” LA (donc lieu) il y aura des pleurs et des grncements de dents” …
Oui et ce feu intérieur ne s’inscrira donc ni en un lieu ni en un temps mais dans cet infini présent de notre face à face tant attendu avec notre Seigneur et Sauveur.
Et tout ce qui nous sépare aujourd’hui de lui, jusqu’à notre nature pécheresse elle-même, fondra devant ce brasier d’amour qui donna sa vie pour nous sauver personnellement alors que nous ne le connaissions même pas encore… J’ai hâte mais sans précipitation !!!
Je salue l’approche de Benoît XVI qui me semble source d’unité entre les chrétiens.
A quand la fin du troc des indulgences ? ;)
Benoît XVI a d’autant moins supprimé le purgatoire que ce dernier fait l’objet d’au moins trois articles dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. (N°1030-1031-1032).
Or le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, fut l’auteur principal, tout au moins le maître d’oeuvre, de ce Catéchisme.
Bien sûr qu’au purgatoire il n’existe pas de feu physique, mais seulement un feu intérieur qu’on pourrait qualifier de spirituel. Car, je le rappelle, en purgatoire il n’y a pas de corps mais seulement des âmes.
Mais ce feu moral est-il moindre qu’un feu physique ? C’est à voir. D’après le témoignage des mystiques les souffrances du purgatoire peuvent être fort grandes. Mais elles sont toujours vécues dans la charité et dans l’espérance. L’espérance de la libération finale qui sera la claire vision de Dieu.
Au moment du jugement particulier, c’est nous qui nous condamnons nous-mêmes à cette purification car nous ne nous sentons pas dignes de la sainteté infinie de Dieu.
Certainement qu’il y a un feu en purgatoire, puisque l’Ecriture elle-même, en particulier saint Paul, l’enseigne. “Si son oeuvre est consumée, il en subira la perte ; quant à lui il sera sauvé, mais comme à travers le feu.” (1 Co 3,15).
Remarquons au passage que saint Paul laisse entendre qu’il ne s’agit pas d’un feu matériel, puisqu’il dit : “comme à travers le feu.”
En purgatoire règne en maîtresse la communion des saints, avec la solidarité qui en découle.
“L’Eglise recommande aussi les aumônes, les indulgences et les oeuvres de pénitence en faveur des défunts.” (Catéchisme, N° 1032).
“Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père, pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux.” (Saint Jean Chrysostome, cité par le même Catéchisme).
D’autre part si les âmes du purgatoire ne peuvent rien pour elles-mêmes, elles peuvent beaucoup pour nous. N’hésitons pas à les prier.