Dans Verbum Domini, je trouve encore cette belle citation de saint Thomas d’Aquin:
« Même la lettre de l’Évangile tue s’il manque, à l’intérieur de l’homme, la grâce de la foi qui guérit. »
Peut-être qu’en la lisant, en la méditant, en la comprenant, nous éviterons le cliché journalistique si fréquent des “trois religions du livre”!….
Il faut le dire et le répéter : le christianisme n’est pas une “religion du Livre”, mais “une religion de la Parole”. Et, en son sein, la Parole est une Personne vivante : c’est le Christ ressuscité.
“Acclamons la Parole de Dieu!”, dit le diacre ou le prêtre (ou l’évêque) après la proclamation de l’Evangile, et le peuple répond : “Louange à Toi, Seigneur Jésus!” La Parole de Dieu, c’est “le Seigneur Jésus”. Il faut réapprendre à tous – et tel est rôle de la catéchèse – que la lecture de la Bible, Premier et Nouveau Testaments, n’a qu’un but : rencontrer le Christ Vivant. L’exégèse scientifique, qu’elle soit historico-critique ou non, n’a du reste, du point de vue théologique, pas d’autre but non plus!
Et, si vous me le permettez : c’est tout de même l’un des bénéfices de la réforme conciliaire de la liturgie que d’avoir redonné au Peuple cette Parole de Dieu, le Christ, comme une “table” aussi importante que la table eucharistique. Dans mon enfance, le souvenir que j’ai de la liturgie antérieure et de ses obligations dominicales est le suivant : “l’obligation était satisfaite si l’on entendait la messe à partir de l’offertoire”. En creux : vous pouviez “zapper” toute la liturgie de la Parole, peu importait! Et les homélies étaient plus souvent des “sermons” ou des “prônes” sur les vérités de la foi, portant peu ou pas sur l’Ecriture Sainte comme lieu-source de la Révélation du Verbe. Les “catéchismes” d’autrefois péchaient de même : peu de références bibliques,- des thèses ont été publiées là-dessus. L’ignorance des catholiques par rapport à la Bible reste énorme : malgré tous les efforts entrepris, faire ouvrir une Bible à des chrétiens même “pratiquants” reste difficile. Le chantier en est encore à ses balbutiements!
S’il n’y avait que les journalistes qui se croient initiés qui s’en gargarisaient malheureusement certains béats catho emploient aussi cette appellation des musulmans!
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On dit aussi l’esprit et la lettre…
Ce n’est là qu’une extension, et une illustration, de la parole célèbre de saint Paul : “Car la lettre tue ; c’est l’Esprit qui vivifie.” (2 Co 3,6).
J’ai beaucoup d’amies musulmanes voilées ou non et nous avons des discussions merveilleuses sur notre foi. Au début elles m’ont dit : “Nous avons le même Dieu”. Avec de l’humour et forte de notre amitié j’ai répondu : “c’est formidable, je ne savais pas que tu adorais Jésus Christ !” Inévitable blanc… marquant le point de départ des partages des plus touchants. Questions, réponses s’ensuivent et il vaut mieux connaître la Bible (sans focément la nommer pour éviter de faire “Maître Cappello”) pour apporter une parole de vie. Et il vaut mieux partager son propre témoignage, sa propre expérience de notre Dieu vivant car quand je témoigne de La rencontre qui m’anime, Dieu recommence à toucher un coeur à travers moi.