J’ai récemment découvert le blogue du canoniste Edward Peters – souvent cité par mon excellent confrère Daniel Hamiche – sur lequel je trouve une intéressante étude sur la continence et le clergé marié. Etude qui peut évidemment nous intéresser dans la perspective d’Anglicanorum coetibus et de l’accueil de clercs anglicans, mais qui peut aussi nouys intéresser du point de vue des diacres mariés.
Ed Peters propose quatre options envisageables:
1) Les diacres et les prêtres, même s’ils sont mariés, doivent observer une continence parfaite et perpétuelle.
2) Les prêtres, mais non les diacres, doivent observer une continence parfaite et perpétuelle.
3) La loi canonique impose aux prêtres (et peut-être aux diacres, mutatis mutandis) d’observer une continence temporaire en lien avec la célébration de l’Eucharistie.
4) Les prêtres et les diacres, s’ils sotn mariés, ne sont pas tenus à quelque forme de continence que ce soit.
Chacune de ces solutions est soupesée du point de vue de la tradition canonique. Et il est intéressant de noter qu’Edward Peters ne trouve aucun enracinement solide dans la loi canonique et sa pratique séculaire pour les 3 dernières… tout en reconnaissant que la première pose un sérieux problème pratique: des milliers de personnes ont été ordonnées diacres ou prêtres sans que l’on informe leurs épouses des conséquences canoniques que cette ordination aurait!
Autrement dit, la seule solution objectivement conforme à la tradition disciplinaire de l’Eglise latine serait fort difficile à mettre en oeuvre, même si l’autorité décidait d’encourager ce retour à la pratique traditionnelle!
Intéresse rubriques : Religion/Familles.
Bonjour,
Les trois sujets énumérés dans mon document du 20/11/2010, bien que différents en tous points dans les faits, ont un point commun, la destruction morale des victimes par certains représentants de l’église catholique du fait qu’elles sont systématiquement mises à l’index. En effet, leur situation est fort dérangeante et met en cause les instigateurs de leurs souffrances. Cette situation est tolérée voire soutenue par les autorités en cause au mépris des conséquences personnelles et familiales.
La misogynie, est une forme de violence à l’encontre des femmes. Pratiquée, tolérée et acceptée par l’Eglise Catholique, elle n’est pas physique. Elle se cache sous divers aspects aussi pervers les uns que les autres. Elle ne se voit pas, d’où son intérêt pour les initiateurs de tels faits qui vont jusqu’à l’épuisement de leurs possibilités pour que ces actes dérangeants restent sournoisement enfouis, cachés et tenus au secret. Triste vérité, à long terme cette violence morale est largement plus destructrice que la violence physique, qui bien que terrible dans les faits reste ponctuelle dans le temps et a l’avantage d’être visible. Bien que dissimulée avec subtilité, top ou tard, la violence morale est inévitablement découverte, mais pas forcément prise en compte et combattue. Insidieuse, invisible elle est bien souvent subie à vie par les victimes dans l’indifférence et l’hypocrisie générale la plus totale, y compris par d’excellents Chrétiens convaincus. Comment dans de telles conditions, continuer à vivre sereinement la foi chrétienne, lorsque les personnes responsables, en charge de la protection de la morale et les personnes ayant autorité, vous démunissent sans état d’âme du moindre brun d’espérance et n’ont aucune compassion charitable dans leurs actes à votre égard alors que vous n’avez pas fauté ou fauté plus gravement que les personnes, que ces responsables ont choisi de protéger outrancièrement. Le pardon lorsqu’il est discriminatoire est une faute largement plus lourde de conséquences destructrices au sein de la famille que la soi disant faute reprochée.
Compte tenu que ce troisième problème relève d’un nouveau mystère voulu et volontairement entretenu, je dépose ma requête sur le blog http://www.blogfamilles2011.fr ouvert à l’initiative de l’épiscopat Français « en quoi les familles sont elles des clés du bonheur » le 24 Décembre 2010.
En prenant en compte, le sujet évoqué, ce blog pourra peut être enfin aborder sereinement le problème soulevé et justifier l’injustifiable d’une telle pratique. A moins que ce blog ne traite que de sujets dits bénis oui, oui et se refuse obstinément à affronter ce douloureux problème de discrimination et de rejet au sein de l’institution Catholique. Il est vrai qu’il est difficile d’être à la fois juge et parti. Pour cette institution, ce sujet restera t’il tabou au point de renier ses propres actes et ses propres victimes afin de mieux protéger les prédateurs nuisibles qui œuvrent dans ses rangs au mépris de la dignité du prochain ? Quels avantages l’institution tire-elle d’un tel comportement qui la détruit de l’intérieur.
Respectueuses salutations
Adressé : par E. mail
Aux Responsables de l’Eglise Catholique.
Le 20/11/2010.
L’attitude de votre institution me désole et me révolte à la fois. Mes interrogations m’ont conduit à la lecture de documents concernant l’église. Entre autre, le troisième secret de Fatima, concerne à priori l’apostasie, crise de l’église prédite par Saint Paul. Le Cardinal Silvio Oddi, qui a été secrétaire de Jean XXIII, lui dit un jour : Très Saint Père, il y a une chose que je ne peux pas vous pardonner. Quoi répondit le Pape ? D’avoir tenu le monde en attente depuis tant d’années et de n’avoir pas révélé en 1960, le secret que tout le monde attendait. Le Pape répondit à deux reprises : NE M’EN PARLEZ PAS.
Cette réponse est malheureusement celle d’une personnalité en charge de lourdes responsabilités qui ne souhaite nullement dialoguer sur un sujet fondamental relatif au devenir de l’institution qu’il dirige. Ce reniement chronique, voulu et entretenu du dialogue est constant lorsque les problèmes soulevés vous dérangent. C’est une gangrène qui frappe la majeure partie des représentants de l’Eglise catholique. A croire que cette attitude est une règle imposée hiérarchiquement.
Il en est pour preuve, le lourd contentieux des problèmes d’actes de pédophilie commis par des prêtres. Longtemps, trop longtemps, les cas d’abus sur mineurs étaient traités dans la plus grande confidentialité afin de ne pas entacher et protéger à n’importe quel prix l’image d’une institution et cela au mépris de la souffrance endurée par les victimes. Le témoignage de certains évêques est éloquent sur cette dérive. La seule mesure prise, était dans la majeure partie des cas, le changement d’affectation du prêtre fautif. Ainsi, celui-ci après avoir obtenu l’absolution de son évêque, pouvait en toute liberté et connaissance de cause de la part de sa hiérarchie, récidiver en toute impunité, compte tenu qu’aucune prise en charge du problème individuel n’était assurée. Les seules personnes à subir l’infamie et à supporter le poids d’un silence complice étaient les personnes les plus faibles, les victimes n’ayant aucune possibilité pour se défendre. Elles ne peuvent ou ne pouvaient s’exprimer au risque de se voir taxer de propos mensongers lourdement sanctionnés, d’une part par l’auteur des faits et par sa famille qui ne pouvait admettre et comprendre que le saint homme puisse faire de telles abominations. La victime subit de ce fait une triple trahison. Un adulte averti impose à un mineur ses pulsions. Les agissements de cet adulte contredisent l’Evangile qu’il annonce. Plus grave encore, une perte de confiance en sa propre famille qui ne l’écoute pas, ne le protège pas, puisqu’elle-même est trahie par ce prête. Il est curieux et douloureux qu’il ait fallu attendre tant d’années, pour que la justice des hommes s’en mêle. Que des laïques, se manifestent pour que les responsables de l’église en prennent enfin conscience. Moralement n’est ce pas le monde à l’envers ?
Que dire des enfants de prêtres lâchement abandonnés par leur père biologique. Je pensais sans doute naïvement que la fête de Noël représentait au sein de votre institution le symbole fort et sacré de la famille unie composée d’un Père, d’une Mère et de l’enfant. La encore, je constate qu’il y a malheureusement tromperie de votre part lorsque cela vous arrange. La toute première victime sans défense est encore l’enfant, puisqu’il est irrémédiablement condamné avant de naître à subir l’absence d’un père en fonction du choix de ce dernier. Ce père, est obligatoirement déplacé s’il souhaite continuer son sacerdoce afin d’étouffer un possible scandale.
Certaines personnes préconisent le mariage des prêtres afin d’éviter de tels scandales. Le célibat est un choix librement consenti par celui qui choisit la prêtrise au sein de l’église de Rome. Si il y a dérive, c’est que ce choix ne peut être personnellement assumé honnêtement et en toute sincérité par le religieux fautif. Les pédophiles doivent être sanctionnés et bénéficier des mêmes soins prodigués à chaque citoyen décelé comme tel, par notre société. Pour celui qui a fauté, il ne doit pas y avoir de passes droits, comme cela a été très souvent le cas pour des religieux.
Le prêtre qui a un enfant, doit quitter son sacerdoce pour se consacrer à sa famille. S’il ne le fait pas, il y a une triple trahison ; vis-à-vis de son engagement, de la femme qu’il a abusée, et de l’enfant à naître qui n’a rien demandé.
Comment, de telles personnes qui ont lourdement fauté peuvent elles être considérées comme crédibles moralement par votre institution pour enseigner l’évangile et être un exemple pour leurs prochains ?
Cette dérive sociale citée, ne touche malheureusement pas que votre clergé, exportée, elle s’immisce insidieusement au sein des familles avec des effets collatéraux destructeurs. Notre situation, bien que différente, rejoint de par ses choix et effets la situation décrite ci-dessus. Sur quatre enfants, d’une famille profondément Catholique, très pratiquante, assidue, soit huit personnes formant couple sept ont été rejetés ou ont subi de très fortes pressions.
En effet, pour un Père et une Mère, demander à une jeune fille en tout début de grossesse de rejeter son jeune ami au prétexte fallacieux qu’il était issu d’une famille de rouge et d’élever seule son enfant n’était pas tolérable tant d’un point de vue chrétien que personnel. De la, à condamner cette jeune fille à se marier à sept heure du matin avec l’aval de Monsieur le Curé de la Paroisse, revient à humilier et détruire un jeune couple, qui, malgré l’adversité a assumé seul ses responsabilités. Que penser d’une telle incohérence comportementale de la part de responsables de l’église à l’encontre de ses propres membres ? Ce harcèlement moral ne peut être qualifiée que de discriminatoire par rapport aux autres couples qui ont été mariés normalement à la même époque, alors qu’ils se trouvaient dans la même situation.
La bêtise humaine, teintée d’une forme d’intégrisme primaire de personnes ayant une responsabilité religieuse, a malheureusement trouvé au sein de cette famille le terreau d’un terrain favorable afin de faire un exemple pour réduire le nombre de jeunes filles qui se présentaient à l’époque, enceinte à l’autel. Ce couple, bouc émissaire, était ainsi offert en pâture au curé pour commettre son triste méfait au nom de votre Eglise. Cas fort mal choisi, puisque la jeune fille était mineure au moment des faits. Ces mêmes gens, ont sans doute jugés opportun et profité de cette occasion pour sanctionner lourdement cette jeune femme qui venait de quitter le juvénat ou elle avait été placée pour entrer dans les ordres. Au pays, qui se qualifie d’être le Pays des droits de l’homme, le refus d’un destin imposé à une adolescente est ainsi lourdement sanctionné au prétexte que son attitude faisait souffrir les initiateurs de ce choix imposé. Cela explique et est la preuve flagrante d’une basse vengeance manipulatrice inacceptable
En tout cas, aucune personne sensée et encore moins ce Prêtre n’ont eu la sagesse d’arrêter cette mascarade hypocrite. Selon la rumeur, ce religieux était sensé être le père d’un enfant. Si tel était sa situation, comment cet homme pouvait il avoir une vue sensée et saine pour analyser objectivement un tel problème ? Il aurait été plus sage et honnête de ne rien faire du tout, que d’humilier deux jeunes qui ne demandaient qu’à s’aimer, sans oublier l’entourage qui en a souffert. Il est aussi écrit que la fonction de Père et de Mère est si noble que Dieu a donné un sacrement spécial, comme pour la fonction sacerdotale. N’est ce pas dénaturer ce sacrement, don de Dieu ? Ordonnez-vous vos prêtres en catimini à sept heures du matin dans un pays ou il n’existe aucune répression religieuse ? Pourquoi deux poids deux mesures ?
Fort du soutient inconditionnel de ce Curé ami de la famille et par la même des responsables de l’église, deux autres femmes ont été trahies et ont payé le prix fort pour avoir aimé et souhaiter se faire aimer.
Un léger handicap a motivé que l’on refuse à l’un des fils de cette famille toute vie affective normale. Es ce acceptable ? Rejeter son amie et condamner celle-ci à l’état de fille mère a été l’objectif à atteindre, sans oublier que ce fils a été empêché ultérieurement de voir sa fille. D’après certaines personnes il était demandeur. Ne fallait-il pas mieux l’accompagner, plutôt que de le brimer. Je pense qu’avec un soutien adapté aux problèmes, l’enfant à naître aurait pu avoir une famille normale, aimante et responsable.
Après tous ces évènements, et pour couronner le tout, toujours avec la bénédiction de l’Eglise, un Mariage en grande pompe, à une heure plus décente que pour sa sœur a été célébré pour le fils, dernier des enfants de la famille, alors qu’il venait d’abandonner la jeune fille de son bon plaisir, sans état d’âme au douloureux état de fille mère. Cette cérémonie, n’est qu’un acte discriminatoire de plus de la part de l’Eglise entre le Frère et la Sœur, tant sur les faits proprement dits que sur les horaires. Localement, l’institution ne peut pas nier qu’elle n’était pas au courant la situation. Il serait curieux que la rumeur ait échappé à la perspicacité des ouailles calotines de la paroisse. De plus, à l’époque vous exigiez une préparation au mariage qui se devait d’être sérieuse, voire inquisitoire pour les uns. Il semble que cette préparation ait été plus que superficielle pour ce couple, nulle ou tout simplement escamotée afin de parfaire l’œuvre entreprise. Dans notre bas monde, certains sont damnés avant l’heure du jugement dernier, non pas par Dieu que vous qualifiez de bon, de juste, d’amour, mais par le choix hypocrite d’hommes d’église. Accepter de telles dérives est provocateur, humiliant et discriminatoire de la part de votre institution à l’encontre de l’ensemble des victimes citées, de leur descendance et de leur famille au sens large du terme.
Dans cette triste affaire, je constate une fois de plus, que seule la femme est coupable, et seule sa parole est mise en doute. Fallait-il aller jusqu’à salir au prétexte qu’elles avaient fauté avec d’autres pour se justifier. Comment se permettre de l’affirmer quand on se qualifie de bons chrétiens et de porter un jugement sans preuve. A moins d’avoir assisté à l’acte incriminé fautif. Cela est tout simplement diffamatoire. Sur ce point j’approuve Saint Thomas. Par contre, quand un garçon prend pension chez une jeune fille, ce n’est pas pour enfiler des perles. Ce qui devait arriver, arriva.
Quand à notre couple, nous avons été mis à la porte pour avoir posé des questions d’ordre matériel et technique. Cette situation a été sciemment voulue et entretenue avec la participation active du seul dernier des enfants de la maison qui a été le seul admis à dialoguer avec ses parents. C’est sans doute une forme de reconnaissance et récompense Chrétienne pour avoir abandonné volontairement ou sous la contrainte la femme et l’enfant qui dérangeaient et ne plaisaient pas.
Les deux gendres de cette famille, ont assumé leurs responsabilités d’hommes, traité avec respect et dignité les deux filles de la fratrie. Malgré le sérieux de leur engagement dans la durée, ils se sont vus mis à l’index avec mépris, ainsi que leurs enfants et petits enfants, alors que le fils qui a refusé d’assumer les conséquences de son acte est porté sur un piédestal tant par la famille que par l’Eglise. Au vu de la suite des évènements, vous nous prouvez par votre choix et votre attitude que nous avons eu tort. A bas la morale et vive la jouissance.
Karl Marx a souligné que la Religion est l’opium des peuples. J’observe avec regret que cet opiacé a une très fâcheuse tendance à déresponsabiliser les hommes et les femmes qui se qualifient pratiquants de la Religion Catholique et plus spécialement ses membres chargés des plus hautes fonctions en son sein. Votre objectif consiste à occulter et nier la réalité des faits envers et contre tous, lorsqu’ils ne vous sont pas favorables. Pour arriver à vos fins, vous culpabilisez vos ouailles, sur des problèmes d’ordre privé et de société Il suffit d’observer l’actualité. Afin d’éviter qu’elles ne se révoltent, vous utilisez le plus haut degré de mystification qui résulte de l’évocation d’un hypothétique paradis à gagner pour chacun en acceptant de bon gré les misères expiatoires de ce monde. Malheureusement parfois, sans état d’âme ces misères sont de votre fait, de vos adeptes ou de toutes autres personnes qui vous côtoient. Ainsi, cela conduit les victimes de vos manipulations psychologiques, qui le vivent à accepter les faits les plus invraisemblables sans même se rendre compte qu’ils sont manipulés et sous influence. Cela vous donne prétextes à justifier l’injustice, la misère, la méchanceté des hommes, voire à renier ou occulter sciemment la réalité des faits vécus lorsque ceux-ci portent ombre à votre institution. Pour assoir un pouvoir existentiel comme toutes les religions vous utilisez des moyens de coercition, en l’occurrence la menace de l’enfer pour les personnes qui ne suivent pas vos préceptes. A force de solliciter les soupirs d’un peuple accablé, vos responsables mortifient certains de leurs adeptes alors que leur mission se devrait d’élever l’homme dans une société plus fraternelle, plus tolérante et respectueuse des uns et des autres en respectant le plus simplement du monde l’enseignement que vous avez la charge de transmettre : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Nul ne peut le nier, pour peu qu’il soit un observateur attentif, que lorsque le message est favorable pour l’image de marque de votre institution, nombreux de vos responsables y vont de leurs propres déclarations pour demander que chacun prenne conscience des problèmes et malheurs de son prochain en ce bas monde. Par contre lorsque les faits desservent l’image de marque de cette même institution, vous vous murez dans un silence complice ou vous êtes tous liés hiérarchiquement. Cela devient l’omerta cléricale. Cependant vous ne pouvez nier que de la discussion jaillit la lumière alors que de son refus nait l’intolérance et cela conduit à l’obscurantisme. Tout le monde peut se tromper. Accepter d’en parler, donner les motivations de ses choix peut apaiser la conscience et reconnaître aux victimes qu’elles ne sont pas forcément que de très mauvaises personnes comme l’on tente à le leur faire croire par une attitude généralement négative et distante à leur égard.
Il est aussi curieux de constater que votre institution dans son ensemble a la fâcheuse tendance d’accorder outrancièrement plus de considération et de mansuétude aux hommes prédateurs et profiteurs de leurs semblables sans que vous n’éprouviez la moindre compassion pour vos malheureuses victimes. Cette attitude se traduit par une forme de mépris pour les plus fragiles, enfants abusés, privés de père et femmes abandonnées. Il est vrai que dans votre culture, les victimes doivent impérativement souffrir et faire pénitence pour gagner le paradis. En quoi, ces victimes sont elles plus fautives que les prédateurs que vous protégez outrancièrement ? Pendant que vous bénissez régulièrement les acteurs de ces actes, ces derniers se pavanent aux tous premiers rangs de vos églises, communient régulièrement, tout en se permettant le plus naturellement du monde, de faire de la morale à leurs victimes. Ainsi ces gens ont l’intime conviction de n’être aucunement responsables des actes commis puisqu’ils ont obtenu l’absolution. Il y arrive parfois que vos protégés soient victimes de la perte du sens de la mesure, puisque ces excellents chrétiens se permettent d’accuser en toute bonne conscience leurs victimes de les faire souffrir.
Pour un chrétien, humilier son prochain, pour défendre une cause ou servir un intérêt est une forme de pression dont la bassesse est plus grande que tout autre. En utilisant et autorisant de telles dérives, sans précautions et égards pour les victimes, vous condamnez votre institution à une autodestruction lente mais sûre. Lorsqu’une religion ne respecte plus la morale elle s’apparente et devient une secte.
Dans vos homélies vous aimez à rappeler aux hommes ce message « Aimez vous les uns les autres ». Cependant vous n’hésitez pas à protéger et soutenir abusivement et sans état d’âmes les prédateurs de leurs frères et sœurs en ce bas monde. Plus grave, fort de votre soutien ces gens ne se rendent même plus compte qu’ils offensent et ne respectent même plus les convictions religieuses qu’ils affichent.
Votre refus du dialogue, est la preuve flagrante qui confirme que vous vous désintéressez complètement de vos victimes, elles vous dérangent. Il en est pour preuve que certaines n’ont trouvée qu’une solution, manifester sous les fenêtres du Vatican. Ces gens ne sont que des victimes devenues avec le temps, Pères et Mères de familles, pas plus mauvaises que bien d’autres Chrétiens. Blessés, meurtris, humiliés ils ne comprennent pas la complaisante bienveillance que vous accordez à leurs prédateurs ni le dédain et le rejet porté à leur égard. Ainsi ils sont venus jusqu’au sein des seins de votre institution crier et jeter à votre face : honte, honte à vous. C’est bien avant, que de tels faits ne se produisent, qu’une prise en charge individuelle aurait du être prise par vos responsables locaux. J’arrive malheureusement au triste constat, que vos déclarations plus fracassantes et pompeuses les unes que les autres, pour traiter ces différents problèmes, ont simplement pour effet de montrer au monde que vous en avez enfin pleinement pris conscience du sujet. Dans le même temps, pour ce qui est d’assumer vos responsabilités auprès de chaque victime individuellement, pour des problèmes créés par vos propres ressortissants, vous vous terrez lâchement dans un silence méprisant à leur égard. En définitif, vous vous comportez en despote vis-à-vis des gens que vous qualifiez de Chrétiens de par leur baptême. Par votre attitude hautaine, vous les considérez comme étant votre vulgaire propriété en les jugeant digne d’aucun intérêt, compte tenue que vous méprisez leurs demandes et attentes formulées verbalement puis par écrit ainsi que leurs interrogations. Par vos actes vous apportez la souffrance au sein des familles. Alors comment pouvez vous prétendre traiter sereinement les problèmes de la famille en général compte tenue que vous vous obstinez ne pas régler les conséquences de vos propres dérives qui ont eu pour effet de détruire la cellule de base de notre société, le cœur de certaines familles.
Il est inconcevable que la vérité soit à ce point gênant pour les auteurs de tels faits, quel qu’ils soient. Vous vous refusez obstinément à aborder ce qui est une bien triste réalité, sans doute par lâcheté et peur des répercussions. Par votre irresponsabilité, vous ne laissez aucune place à un dialogue qui se pourrait être constructif. Reconnaître de tels faits ce n’est pas demander une aumône matérielle, c’est tout simplement comprendre et admettre que des femmes et des hommes ont et souffrent de votre manque de compréhension et de compassion. En définitif, vos décisions destructrices ne dépendent que de la complicité d’hommes, religieux et laïcs, qui servent et représentent votre institution. Cette attitude nocive ne peut que conduire à un rejet de la religion catholique et à une demande d’apostasie avec mention dûment motivée sur vos documents et registres.
En conclusion, il est désolant de constater que l’église est loin de faire amende honorable pour l’ensemble de ses victimes. Malheureusement, ce n’est pas le cœur qui parle, ni l’amour de son prochain, ce n’est qu’une action bien tardive et sous contrainte médiatique. En effet, seules les victimes prises en compte par la justice des laïcs, auront enfin la chance d’être prises en compte et entendues. Pour les autres la violence morale persistera afin de protéger une image, dite de marque. Qui dans cette institution aura enfin le courage de faire sauter le lourd couvercle de l’omerta pour l’ensemble des victimes sans exceptions ?
Respectueuses salutations
A. b.
Grâce à votre blog, on a toujours l’impression de voyager dans un pays lointain, une sorte de Pays des merveilles où tout est sens dessus dessous !
Vous partez d’un curieux délire de canoniste casuiste et vous nous abreuvez de réflexions stupides fondées… sur la tradition canonique !
Que voulez-vous, tant que vous n’aurez rien trouvé de mieux pour illustrer votre défense de la Tradition, je m’en tiendrai à l’Evangile. Votre tradition sent trop la coutume et pas assez justement la simplicité des compagnons du Seigneur Jésus dont on aura du mal à prouver et le célibat et la parfaite continence !
Pourquoi faire comme les pharisiens de l’Evangile et faire peser des interdits là où l’Evangile ne dit rien ? C’est un grave péché !
Les deux commentaires ci-dessus sont à mes yeux incohérents. Ils n’avancent rien de précis. Mais ils témoignent à leur façon de beaucoup de rancoeur contre l’Eglise.
C’est sans doute pour cela que vous les avez laissé subsister.
Qui trop veut faire l’ange, fait la bête (Pascal).
Pendant un bon millier d’années, diacres et prêtres ont été mariés très tranquillement dans l’Eglise catholique romaine de rite latin. Ceci est un fait, et les faits sont têtus… Il est vrai que des motifs divers ont progressivement conduit à conformer au modèle monastique l’état des clercs, par exemple un motif de pureté rituelle importé du Premier Testament (un prêtre devait s’abstenir de relations sexuelles avec son épouse avant de présider la Messe, et comme il était devenu coutumier de présider une Messe quotidienne, cela finissait par conduire à une abstinence perpétuelle, contrairement à la pratique des Eglises d’Orient dans lesquelles la Messe n’est pas célébrée quotidiennement); ou encore un motif très matériel touchant à l’héritage du patrimoine eccclésiastique : il était difficile de faire le départ entre les biens du ménage et les biens de l’Eglise (paroisse, par exemple) administrés par un prêtre, et donc le célibat apportait une simplification. Ratifiée au IVème Concile du Latran (1215), cette mesure de discipline ecclésiastique ne s’étendit jamais qu’au rite latin des Eglises catholiques et trouva une justification très pertinente dans l’ “Ecole française de spiritualité” (Bérulle, Jean Eudes, etc.) qui la magnifia à la suite du Concile de Trente pour donner un “modèle” de vie sacerdotale (recrtutement, formation, mode d’existence) qui a vécu quelques siècles dans le monde latin, mais, pour toutes sortes de raisons, est de plus en plus difficilement pratiquable dans nombre d’Eglises catholiques romaines du Nord de l’Europe. Cela aussi est un fait.
Votre analyse, Mr Lobet, est très inexacte historiquement parlant, et pourtant vous prétendez vous fonder sur l’histoire pour avancer vos propositions péremptoires.
Prenez par exemple un témoin neutre – qui n’est ni pour contre le célibat ecclésiastique. J’ai nommé Wikipédia. Voici textuellement ce qu’elle écrit :
“La première prescription connue en la matière est un canon du Concile d’Elvire, tenu en Espagne, vers 306 : « Les évêques, prêtres, diacres et autres personnes occupant un ministère doivent s’abstenir totalement de rapports sexuels avec leur femme et de procréer des enfants. Quiconque désobéirait serait exclu de sa position. ». Cette directive est étendue lorsque le premier concile œcuménique, le concile de Nicée, en 325, prescrit dans son 3e canon : « Le grand concile a défendu absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, et en un mot à tous les membres du clergé, d’avoir avec eux une soeur-compagne, à moins que ce ne fût une mère, une soeur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon. »
“Le célibat ecclésiastique a ensuite connu une évolution différente dans les églises d’Orient et d’Occident : « Le célibat ecclésiastique qui, du Ier au IVe siècle, avait été en honneur sans être obligatoire, tomba du IVe au XIIe siècle sous le coup de lois très précises et beaucoup plus rigoureuses en Occident qu’en Orient : tout l’Occident reste en effet très ferme à proclamer que les évêques, prêtres et diacres mariés doivent s’abstenir de tous rapports conjugaux. Le mariage est interdit aux Clercs déjà engagés dans les ordres ».
Vous constatez que cela est beaucoup plus ancien que le IVe concile du Latran qui n’a fait que réaffirmer la règle et la doctrine. Et Wikipédia donne des références précises et indiscutables que je ne puis reproduire ici.
En réalité la discipline du célibat ecclésiatique, dans l’Eglise latine, se fonde avant tout sur la configuration au Christ prêtre, lequel Christ était célibataire et virginal, comme sa mère. Je ne vous l’apprends pas.
cette configuration au Christ-Prêtre s’impose plus que jamais en ce XXIe siècle.
Les Eglises d’Orient elles-mêmes finiront par adopter cette pratique. C’est déjà bien avancé dans les Eglises unies à Rome.
Il y aura moins de prêtres direz-vous ?
Tant mieux. Ils seront meilleurs.
Qu’importe la quantité ?
La façon dont on écrit l’histoire, vous le savez, peut être très raccourcie, et je ne me fierai jamais à Wikipedia pour cela. La discipline n’a été fermement arrêtée en Occident qu’à partir du IVème Concile du Latran. Je ne prétends pas qu’elle soit dépassée, je dis qu’elle est relative à une époque, et que, à force de vouloir trop prouver (y compris par l’histoire), on déforce sa position… L’administration des sacrements a été en Occident et est encore en Orient assurée par un clergé marié, et cela n’a pas nui à la diffusion baptismale de la foi, que je sache. Maintenant, la discussion sur l’opportunité disciplinaire, spirituelle, oecuménique de cette règle propre à l’Occident chrétien mérite d’être débattue… Ce n’est pas “de fide”, en tous les cas, et donc le débat est ouvert. Veillons à ne pas le fermer trop vite pour des raisons… quelles raisons, au fait?
Notre Seigneur n’a-t-Il pas dit Lui-même : “Tous ne comprennent pas ce langage mais seulement ceux à qui c’est donné : Il y a en effet des eunuques qui sont nés ainsi dans le sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus pas l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels en vue du Royaume des Cieux” (Mt 19, 11-12).
N’est-ce pas là la réponse au sujet de la continence parfaite et volontaire, tout en comprenant qu’il s’agit aussi d’un sacrifice personnel et accepté par la personne qui fait ce choix.
“quelles raisons, au fait ?”
Je ne puis que me répéter : la conformité au Christ, bien mise en valeur par l’école française de spiritualité.
Mais Rosalie vous a très bien répondu : Tous ne comprennent pas ce langage…
Je puis ajouter ce commentaire édifiant, copié dans le Salon Beige :
“Il est prêtre -célibataire- et il le vit bien : est-il normal ?
Extrait du coup de gueule d’un prêtre :
“En fait, j’en ai …. marre ! Marre de chez marre !
“A l’heure où un mariage sur trois conduit à un divorce, à l’heure où le mariage lui-même est si attaqué, remis en cause, considéré comme archaïque et obsolète, il y a deux catégories de gens qu’on veut absolument marier : les homos et les prêtres ! Mais f… leur la paix ! […]
“Non le prêtre n’est pas l’otage du Vatican. Il ne subit pas le diktat de Rome. Son célibat, il l’a choisi personnellement, mûrement réfléchi même – au séminaire – pendant 8 années d’études. 8 ans de fiançailles : on a le temps de s’y faire et de s’y préparer, non ?”
Cher Monsieur Ferrand,
je suis moi-même prêtre, célibataire et heureux de vivre ce célibat et cette continence dans l’offrande, comme je peux, de ma vie au Christ. La question n’est pas là : la question est dans le fait d’accueillir au ministère ordonné, dans d’autres modes de recrutement, des personnes “éprouvées” (viri probati, dit-on en latin suivant la Tradition), c’est-à-dire d’un certain âge déjà, ayant vécu une vie conjugale féconde, une vie professionnelle de même, et capables de rendre dans nos paroisses d’inestimables services comme “curés”, prêtres validement ordonnés. Sans cela, nos communautés locales (je suis curé-doyen de douze paroisses sur un très large territoire) vont se déchristianiser encore plus, et lorsque l’urgence commande, la sagesse de l’Eglise a toujours préféré la souplesse – sur des points non doctrinaux – à la rigidité disciplinaire.
J’entends bien Mr Lobet et je respecte votre opinion.
D’autant plus que vous posez un problème brûlant : que faire de ces nombreux laïcs mariés, jeunes ou moins jeunes retraités, qui prennent de plus en plus la charge des paroisses, à défaut des prêtres. Chez nous, la paroisse Saint-Yves de Nantes est assumée officiellement par des laïcs mandatés par l’évêque. Les prêtres servent en quelque sorte d’aumôniers, ou de chapelains.
Ces laïcs, avec l’assentiment de leurs épouses, ne feraient-ils pas de bons prêtres qui se mettraient aussitôt au service des paroisses et du peuple chrétien ? Apparemment c’est alléchant.
Mais reportez-vous à la pétition récente des 143 théologiens allemands ou suisses dont vous avez certainement entendu parler. Vous y verrez que la revendication du mariage des prêtres est indissolublement associée à celui de l’acceptation des unions homosexuelles, de l’ordination des femmes, de la communion sacramentelle des couples divorcés, etc… Toutes choses incompatibles avec la doctrine catholique telle qu’exposée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique.
Cette association indissoluble (pour le coup) la condamne irrémédiablement.Vous voyez Benoît XVI ou l’un de ses successeurs renier le Catéchisme de l’Eglise catholique, vous ?
Il y a un autre aspect de la question que l’archevêque de Paris a récemment mis en lumière : un clergé marié, avec charge d’enfants et bien sûr des épouses, serait ingérable par les évêques. Ils ne pourraient même pas les muter. Ce clergé deviendrait incessamment autonome…
Il y a évidemment des questions autour de la possibilité d’ordonner prêtres des diacres mariés, c’est évident. Mais aucune ne me semble suffisante pour clore le sujet : l’accès au ministère de diacres mariés n’a a priori rien à voir avec les autres questions soulevées par les “théologiens” allemands. La question de la disponibilité est plus difficile, c’est certain, mais les diacres aussi ont promis d’obéir à leur évêque, non? Et le mode d’obéissance peut être diversifié selon qu’on a affaire à un clergé célibataire ou marié… Bref, des questions, oui, mais à mon sens pas de quoi clore le débat!