A la suite de l’article de “La Croix” dont nous avons parlé la semaine dernière sur la “blogosphère catholique”, Patrice de Plunkett, ancien “patron” du service culture au “Figaro Magazine”, qui – pour une raison qui m’échappe – tient beaucoup à se démarquer des blogues pro-vie, pro-famille, ou pro-Tradition catholique, se défend contre une “accusation” de “La Croix”, selon laquelle les blogues catholiques viseraient à la “défense de l’Eglise”:
“La Croix pense que les blogs catholiques mettent avant tout l’accent sur la « défense » de l’Eglise. Je ne crois pas que ce soit vrai de notre blog, ni de plusieurs qui lui sont proches. « Défendre » l’Eglise contre quoi ?”
Et il ajoute:
“La pire des illusions serait de foncer tête baissée sur la scène publique sans se demander quel effet on fait. Certains disent : « peu importe d’être mal vus par les gens, regardez le pape, il choque et ça ne le gêne pas. » Cet argument est triplement faux. Primo, « les gens » ne sont pas forcément choqués par ce que dit et fait le pape : cf le voyage en Angleterre. Secundo, le pape n’est pas du tout indifférent à la réception de son message ! Il souffre quand on juge mal ce qu’il fait ou ce qu’il dit. Car, tertio, ce que le pape dit et fait est selon l’Evangile du Christ. Il ne distribue pas de soupe au cochon pour rejeter une partie des pauvres, il ne demande pas qu’on jette les migrants à la mer, il ne prône pas l’ethnicisme, il ne ferme pas les yeux sur l’injustice sociale et la tyrannie de la finance, il ne plaide pas pour les 2collabos des années 1940, et il ne mélange pas ces infamies avec la « défense de la vie ». “
Il serait fastidieux de commenter ligne à ligne, mot à mot, ce long paragraphe.
Qu’il me suffise de dire que je trouve ces oppositions parfaitement artificielles. Je ne vois aucune raison dirimante qui imposerait, pour être “évangélique” d’insulter les SDF “de souche” ou les “collaborateurs” (terme tellement vague que 40 évêques français ont été englobés sous cette étiquette avant que le nonce Roncalli, futur Jean XXIII, ne calme le jeu!).
J’ignore qui est visé par cet article. Et, à vrai dire, je me sens assez peu concerné par les haines recuites des “cathos” les uns envers les autres. Je suis trop jeune pour avoir connu leurs guéguerres et n’ait aucune envie d’assumer toutes les rancunes du microcosme.
Tout ce que je comprends à la lecture de cet article, c’est qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que les catholiques de conviction comprennent enfin qu’ils sont minoritaires et qu’il est complètement absurde de se tirer les uns sur les autres.
Si Patrice de Plunkett veut illustrer la doctrine sociale de l’Eglise, j’applaudis volontiers. Effectivement, elle est trop peu connue. Effectivement, elle est la meilleure “porte de sortie” de cette crise financière absurde et criminelle.
Mais pourquoi le faire en tirant à vue sur ceux qui s’opposent à l’avortement ou à l’euthanasie? N’est-ce pas aussi le socialo-libéralisme qui considèrent les enfants à naître, les handicapés, ou les vieillards, comme des parasites coûteux et improductifs?
Pour ma part, je n’ai aucune honte à travailler à la défense de l’Eglise ou à la défense de la vie. Je suis tout prêt à m’accuser de trop peu parler de la doctrine sociale de l’Eglise et je me réjouis que d’autres le fassent mieux que je ne saurais le faire. Mais je ne comprends pas pourquoi ceci serait contradictoire avec cela.
Le jour où les traditionalistes défendront avec autant de zèle l’enfant à naitre et le condamné à mort, je croirai qu’ils sont devenus chrétiens. Avant cela, je soutiendrai toujours qu’ils ne sont que des extrémistes de droite infiltrés dans l’Eglise du Seigneur.
Pareille mise en équivalence est abusive.
Quel est le crime abominable commis par l’ enfant à naître ?
Que doit faire la société pour protéger les plus faibles contre de redoutables prédateurs qui récidivent aussitôt sortis ?
D’ abord et avant tout les mettre hors d’ état de nuire en leur appliquant la prison à perpétuité si la peine de mort vous révulse.
Ne comparons pas deux situations qui ne sont pas en miroir !!
Cher Erasmus Minor,
De mon côté, je n’ai jamais été favorable à la peine de mort (bien que “traditionaliste”) mais il me semble qu’on ne peut que reconnaître que les deux problèmes sont loin d’être égale importance. Combien y avait-il de condamnations à mort effectivement exécutées avant 1981 ? Ce que je sais, c’est que 220 000 enfants sont assassinés chaque année dans le ventre de leur mère – 7 millions depuis 1975 – avec l’approbation des gouvernements successifs.