Lentement mais sûrement, la constitution apostolique Anglicanorum Cœtibus s’installe dans le concret. Après l’érection, le 15 janvier dernier (voir notamment ici) du premier ordinariat personnel pour l’Angleterre et le Pays de Galles, devrait voir le jour, autour de la Pentecôte, le deuxième. Son territoire sera l’Australie, mais il pourrait aussi s’étendre, selon plusieurs informations officielles, au Japon où existe un petit groupe de fidèles anglicans qui veulent faire retour à Rome : yôkoso ! (bienvenu !). Ce nouvel ordinariat personnel devrait se composer de 28 membres du clergé anglican tous membres de la Traditional Anglican, dont quatre “évêques” anglicans. Communion séparée depuis longtemps de la Communion anglicane, contrairement aux trois anciens “évêques” anglicans, récemment ordonnés prêtres catholiques, qui eux étaient toujours membres de l’Église d’Angleterre. Une réunion de préparation au lancement de ce nouvel ordinariat, sera organisée le 26 février en l’église catholique Holy Family à Como (banlieue de Perth, Australie occidentale). Au cours de cette réunion, qualifiée de « festival », prendront la parole Mgr Peter Elliott, évêque auxiliaire de Melbourne, né lui-même dans l’anglicanisme, et délégué du Saint Siège pour l’ordinariat australien, et John Hepworth, “archevêque” anglican et primat de la Traditional Anglican Communion, dont on se souvient qu’il fut ordonné prêtre catholique pour l’archidiocèse d’Adelaide (Australie) en 1968, avant de passer à l’anglicanisme en 1976 : il n’aurait donc pas besoin d’être ordonné prêtre pour ce nouvel ordinariat, puisqu’il l’est toujours…
“John Hepworth, “archevêque” anglican et primat de la Traditional Anglican Communion”
En sa qualité d’ancien prêtre catholique, passé à l’anglicanisme, et donc apostat, il est dans un état d’irrégularité grave, même après son retour au catholicisme. Il ne pourra pas, normalement, être nommé Ordinaire de ce nouvel ordinariat australien.
A moins d’une dispense personnelle du pape, ce que je souhaite, et qui serait une faveur assez exceptionnelle.
A mon avis il le mérite, et je prie pour cela, car c’est principalement à lui qu’on doit ce début de retour en corps des anglicans à la communion catholique.
C’est lui qui a entrepris, et depuis déjà longtemps, les premières démarches auprès du Saint-Siège. C’est lui qui a proposé l’idée de la communion de foi, et conséquemment de culte, sur la base de l’acception intégrale du Catéchisme de l’Eglise catholique comme expression suffisante de la doctrine.
Un problème a retardé le retour des membres de la TAC dans le sein de l’Eglise catholique, qu’on aurait pu espérer plus rapide. C’est le fait que le Motu proprio ne prévoit pas normalement, dans le futur, l’accès au sacerdoce de séminaristes déjà mariés, ou se destinant au mariage. Ceci est contraire à la pratique courante de l’anglicanisme et pourrait contrarier les candidats futurs. Moi-même j’en ai été un peu chagriné.
Sans doute les membres de la TAC ont-ils obtenu l’assurance morale qu’il y aurait d’assez nombreuses, et généreuses, exceptions à cette règle.
Dans mon post précédent il faut lire “acceptation intégrale du Catéchisme de l’Eglise catholique”, bien sûr.