Commentant mon article d’hier sur le cardinal Tauran et la prochaine réunion d’Assise, un lecteur m’a fait remarquer que ma phrase:
« Je ne crois pas non plus qu’aucun catholique considère que la violence soit une bonne réponse à la violence »
était erronée, car elle omettait la pensée de saint Augustin sur la guerre juste ou encore la bataille de Lépante.
Il a raison. J’ai été trop vite. Je voulais évidemment parler de la violence aveugle en tant que réponse inadéquate à la violence aveugle. Effectivement, sous certaines conditions (assez strictes, d’ailleurs), la doctrine morale catholique laisse la place à une violence légitime (qui suppose que l’autorité exerçant cette violence soit légitime, que la violence soit au service d’une juste cause, qu’elle constitue un ultime recours, qu’il y ait une adéquation entre les moyens et la fin, etc.).
Saint Augustin, qui développe cette théologie morale de la “guerre juste” edn particulier dans le Contra Faustum, a d’ailleurs puisé d’abord dans les considérations juridiques de Cicéron, en les couplant avec quelques passages de l’Ancien Testament.
La riposte permise par la doctrine de la guerre juste n’est pas une violence, mais une force au service du droit. Il ne faut pas utiliser le mot violence dans ce cas, car ça se retournerait contre les catholiques.
la guerre juste devient une question de vie et de mort; ainsi, un policier qui abat un malfaiteur dans une situation où sa vie ou celle des citoyens est en danger le fait dans un état de “guerre juste”….
Comme dit souvent M. Zemmour sur le plan politique, l’état a le privilège de la violence légitime.