Grâce à mon confrère Christophe Saint-Placide (qui en a fait un commentaire cinglant), je découvre un article de “France Soir”, intitulé “Ces “cathos” qui n’aiment pas Marine Le Pen”. Naturellement, la campagne interne au Front national est un sujet assez éloigné des préoccupations d’Osservatore Vaticano. Mais je lis dans cet article ce paragraphe:
“Pourtant, chez les « tradis » – selon l’expression qu’ils revendiquent – il s’agit là d’un point capital. Michel Janva, administrateur d’un blog très connu de ce milieu-là (le Salon beige, 15.000 visiteurs quotidiens revendiqués), assure que Benoît XVI a fixé « trois points non négociables » : le respect de la vie, la défense de la famille, la liberté scolaire (défense de l’école privée).”
Je passe sur le fait que la liberté éducative va largement au-delà de la “défense de l’école privée”.
Mais je peux difficilement passer sur le doute exprimé à demi-mot par le journaliste, sur la réalité de l’engagement de Benoît XVI au sujet des points non négociables. Une rapide recherche sur internet aurait permis à notre confrère de découvrir plusieurs textes sur le sujet. En voici un, qui, je pense, est assez clair et qui est une allocution devant le bureau de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe:
“Dans l’actuel contexte social, où des peuples et des cultures entrent en contact, le développement de ces droits universels, intangibles, inaliénables et indivisibles, est obligatoire. J’ai souvent dénoncé les dangers associé au relativisme des valeurs, des droits et des devoirs qui, s’ils n’étaient pas une base objective et rationnelle commune, dériveraient de cultures particulières, de leurs lois et jugements particuliers. Sans cela, comment les institutions internationales comme le Conseil de l’Europe pourraient-elles assurer cette base?… Comment pourrait-il favoriser un dialogue fructueux entre des cultures aux valeurs différentes…sans valeurs universelles admises par tous ses états membres? Ces valeurs, ces droits et devoirs, trouvent leur origine dans la dignité naturelle de l’homme, dans ce que la raison humaine peut comprendre. Loin de l’entraver, la foi chrétienne favorise cette recherche et invite à rechercher un fondement surnaturel à cette dignité”. Le Saint-Père a conclu en se disant convaincu que ces principes doivent être encore plus respectés lorsqu’est en cause la vie humaine, “de sa conception à sa fin naturelle, le mariage qui est un don exclusif entre un homme et une femme, la liberté religieuse et l’éducation. Toutes conditions obligatoires si l’on veut répondre de manière correcte aux enjeux de l’histoire.”
J’ajoute que cette allocutionne vient pas du Salon beige, mais de l’agence de presse vaticane VIS…
Mais, puisque Tugdual Denis a l’air de connaître le Salon beige, il aurait aussi pu, à défaut de lire VIS, lire ledit Salon, qui avait signalé cette importante allocution pontificale (et sans commentaire, pas même un commentaire appelant à voter Gollnisch!)