Recevant hier l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, Benoît XVI a déclaré:
“LEglise catholique […] a acquis une plus juste connaissance et une plus grande estime des autres confessions chrétiennes, en surmontant les préjugés accumulés par l’histoire. Ainsi a-t-elle grandi dans le dialogue théologique et dans la charité, développant des formes de collaboration comme la défense de la vie et de la nature, la lutte contre l’injustice ou les traductions communes de l’Ecriture.”
Naturellement, nous nous réjouissons de ces rapprochements théologiques et de ces initiatives communes et je prie aussi souvent que possible pour que Dieu réunisse les chrétiens dans l’unique Bercail. J’avoue cependant qu’à vue humaine, je ne vois pas comment surmonter des divergences doctrinales graves. Par exemple, je vois bien que notre opposition aux protestants sur la réalité sacrificielle de la Messe est assez largement lié à une compréhension différente de ce que signifie le mot “sacrifice” dans ce contexte particulier; mais, une fois l’effort fait pour comprendre ce que nos interlocuteurs veulent dire et ce que nous entendons nous-mêmes, il me semble qu’il reste une différence profonde: la Messe est pour nous le renouvellement sans réitération de l’unique Sacrifice du Golgotha, alors qu’elle n’est pas du tout un sacrifice (ou, au mieux, un “simple” sacrifice de louange) pour les protestants (au moins, la majorité d’entre eux…
Dépasser les préjugés est de notre responsabilité, mais, comme le Pape l’a souvent dit par ailleurs, l’unité des chrétiens ne peut être qu’un don de la Sainte Trinité, pour lequel nous sommes invités à prier avec instance.