Recevant les lettres de créances du nouvel ambassadeur de l’Equateur, Benoît XVI a émis le voeu que l’Etat de droit et la concorde sociale progressent
“de manière à ce que le bien public prévale sur les intérêts particuliers, afin que la morale soit la référence pour tout citoyen, que la richesse soit redistribuée équitablement, et que les sacrifices ne reposent pas sur les plus faibles”.
Rien n’est plus actuel que la Doctrine sociale de l’Eglise, qui se tisse patiemment depuis Rerum Novarum de Léon XIII jusqu’à Caritas in Veritate de Benoit XVI. Elle constitue vraiment une parole originale, proprement théologique, sur l’économie et le social, et traite avec pertinence des questions de fond de notre monde : la répartition équitable des biens et des ressources entre, globalement, le Nord et le Sud de la Planète, la participation des ouvriers et des employés au capital de leurs entreprises, le droit au travail pour tous et le droit que donne le travail à une part de la propriété du capital, etc.
Hélas, cet enseignement est terriblement méconnu…
Sur le principe, oui, ce rappel papal est très utile. Ceci étant, les circonstances sont-elles adéquates? Ce discours s’adressait à l’ambassadeur d’Equateur. M. Correa, qui est devenu néomarxiste à l’université “catholique” de Louvain, n’a peut-être pas besoin d’être poussé du côté du rôle de l’Etat. En général, il est indiqué de pousser les gens dans le sens opposé des excès dans lesquels ils ont tendance à tomber.
Dommage. Un tel discours eût été parfait pour l’ambassadeur du Chili, par exemple.