Je lis sur le blogue de mon confrère Christophe St-Placide que le tout nouveau cardinal Bartolucci, ancien maître de choeur à la Chapelle Sixtine, n’a jamais célébré la messe de Paul VI. St-Placide cite un entretien avec Mgr Bartolucci:
Maître, la publication récente du Motu proprio Summorum Pontificum a apporté un vent d’air frais dans le panorama liturgique désolant qui nous entoure… en avez-vous profité vous-même pour célébrer la « messe de toujours » ?
A vrai dire, j’ai toujours célébré cette messe, de façon ininterrompue depuis mon ordination… En fait j’aurais même des difficultés à célébrer la messe du rite moderne, puisque je ne l’ai jamais dite…
Pour vous, elle n’a donc jamais été abolie ?
Ce sont les paroles mêmes du Saint Père, même si certains font mine de ne pas le comprendre, et même si beaucoup ont soutenu le contraire dans le passé.
A l’heure où certains croient nécessaires, pour montrer sa “communion” avec le Pape ou avec les évêques, d’exiger des prêtres “traditionalistes” de célébrer le missel réformé, on constate que, manifestement, Benoît XVI n’a pas les mêmes critères de communion!…
Le Cardinal Bartolucci oublie de préciser un point : a-t-il célébré la messe avec assistance ou a-t-il célébré la messe de façon privée ? Dans ce dernier cas, il n’avait aucune obligation, en effet, d’utiliser le missel de Paul VI. Car la restauration de la liturgie voulue par le Concile (au sujet de laquelle Benoît XVI dit qu’elle n’est pas optionnelle) ne concerne que la messe célébrée avec assistance.
Reste une question : que dirait le Cardinal Bartolucci (dont les options liturgiques sont respectables et légitimes) si Benoît XVI l’invitait à concélébrer une messe à ses côtés ?
“(…) a-t-il célébré la messe de façon privée ? Dans ce dernier cas, il n’avait aucune obligation, en effet, d’utiliser le missel de Paul VI”. M. Crouan ne lit-il que ce qui l’arrange? Dans Summorum Pontificum, Benoît XVI a bien précisé que la “forme extraordinaire” n’a jamais été abolie. En d’autres termes, ce n’est pas Benoit XVI qui a donné une permission en 2007. Le droit de célébration selon le missel de 1962 a toujours existé.