Le 18 octobre, César Mauricio Velásquez Ossa, nouvel ambassadeur de Colombie, a présenté au Pape ses lettres de créances. Au cours de cette cérémonie, le Pape a déclaré:
“Dans le cadre de cette coopération et des relations cordiales entre le Saint-Siège et la Colombie…je désire à nouveau manifester l’intérêt qu’a l’Eglise de soutenir et d’encourager la dignité de la personne pour laquelle il est essentiel que l’ordonnancement juridique respecte la loi naturelle dans des domaines aussi importants que la sauvegarde de la vie humaine, de sa conception jusqu’à son terme naturel, le droit de naître et de vivre dans une famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, ou le droit des parents à ce que leurs enfants reçoivent une éducation en accord avec leurs critères moraux ou leurs croyances propres. Tout cela constitue les piliers irremplaçables dans l’édification d’une société vraiment digne de l’homme et des valeurs qui lui sont consubstantielles.”
Est-il besoin de noter que cela ne vaut pas seulement pour la Colombie?…
M. Velásquez n’est pas un ambassadeur comme un autre: il a été attaché de presse (porte-parole) de la Casa de Nariño (palais présidentiel) lors du 2e mandat d’Álvaro Uribe. Le prestigieux poste diplomatique qu’il vient de recevoir est un cadeau pour sa loyauté à l’ex-président.
Les propos du pape sont probablement un “renvoi d’ascenseur” à M. Uribe, puisque celui-ci s’est toujours opposé à l’avortement (que la cour constitutionnelle a commencé à légaliser subrepticement en 2006). L’ancien président s’est également déclaré opposé aux relations sexuelles prématrimoniales, ce qui est suffisamment rare parmi les politiciens pour être signalé.
Actuellement, le procureur général colombien, Alejandro Ordóñez, ancien séminariste de la FSSPX et encore et toujours habitué du prieuré FSSPX de Bogota, déploie toute son inventivité pour restreindre autant que possible les applications du quasi “droit” reconnu par la cour constitutionnelle.
Benoît XVI n’ignore évidemment pas ce contexte, ni sur le fond ni quant aux circonstances de personnes (d’autant que le cardinal Castrillón, Medellinois comme le président Uribe, l’informe de la situation). On peut donc lire beaucoup de choses entre les lignes dans ce discours adressé à M. Velásquez).