Je parlais hier du patriarche orthodoxe copte Shenouda III, en admirant sa résistance au nivellement législatif sur le divorce. Je dois ici malheureusement parler du même patriarche en termes moins élogieux. Réagissant aux propos de Mgr Bishoy, haut dignitaire de l’Eglise copte, qui avait affirmé que, selon lui, certains versets du Coran avaient été ajoutés après la mort de Mahomet – déclenchant une vague de protestations, puisque les musulmans croient que le Coran a été dicté directement et intégralement à Mahomet par l’ange Gabriel – Shenouda III a critiqué sévèrement ces propos:
“Le simple fait d’évoquer cette question est inapproprié, et amplifier (cette question) est aussi inapproprié […] Le dialogue religieux doit se faire sur les points en commun […]. Le dialogue doit se faire dans l’intérêt du pays. On ne devrait jamais discuter des différences théologiques.”
J’ignore naturellement la situation des coptes et il est tout à fait possible que ces propos soient inappropriés pour des raisons conjoncturelles. Et il est clair que Shenouda III est mieux placé que moi – et même que Mgr Bishoy, pour en juger.
En revanche, je ne vois pas au nom de quel principe il faudrait nécessairement que, toujours et partout, le dialogue interreligieux évite d’aborder les points de divergence théologique. Au contraire, un dialogue théologique sur les divergences me semble absolument nécessaire à un dialogue interreligieux approfondi. Sans recherche commune de la vérité, et donc sans dialogue théologique pacifié mais dépourvu de tout irénisme, comment établir un véritable dialogue?
Source: AFP – La Croix
Notons que dans votre citation, Shenouda III ne contredit pas Mgr Bishoy …
Je suis allé lire l’article dans sa version afp-la croix,et j’aime beaucoup cette posture de dhimmi qui consiste à parler d’incident entre musulman et Chrétiens!Il faut dire la vérité,les coptes dégustent régulièrement de la part des musulmans,quand ils ne se font pas faire la peau!
Attention ! Le pape Shenouda III est dans une situation très délicate, il faut le comprendre. il doit tout faire pour éviter les motifs, ou les prétextes (!), de conflit. Il a eu raison de désavouer les props imprudents de son auxiliaire. Par là il a désamorcé une polémique qui aurait pu s’envenimer.
Il est bien évident que dans le contexte actuel que nous vivons, c’est-à-dire d’infériorité objective avec l’Islam, mais oui !, le dialogue avec les musulmans doit partir des positions admises par TOUS les musulmans. Ce qui n’était pas le cas en l’espèce.
Puisqu’il est souvent question de dialogue inter religieux, voilà un article bien documenté qui incite à réflexion.
Au lieu de généralités sans conséquences dont on nous abreuve, peut-être pourrait-on demander aux dignitaires musulmans et autres imams de s’expliquer sur les graves points soulevés par cet article, et de dialoguer avec nous chrétiens sur le sujet.
A moins aussi qu’on veuille éviter tout ce qui fâche, ce qui est une manière d'”ouvrir un boulevard” au fanatisme qui n’hésite pas, lui, à “monologuer” dans le sens qu’on voit…
http://www.pointdebasculecanada.ca/article/1430-en-marge-du-film-des-hommes-et-des-dieux-12-comment-lexegese-coranique-justifie-le-meurtre-des-moines.php