Dans mon article d’hier sur “Poison violent”, je disais que les catholiques français ont construit ces églises (où sont tournés des films qui insultent leur religion), les ont ornées, les entretiennent, les chauffent, les sonorisent…
Un lecteur me fait remarquer, à juste titre, que la plupart des églises (celles qui ont été construites avant 1905 et la séparation de l’Eglise et de l’Etat) sont maintenant entretenues par les pouvoirs publics. C’est tout à fait vrai. Comme il est tout à fait vrai que l’Eglise de France n’aurait plus les moyens d’entretenir de telles splendeurs.
Et c’est d’ailleurs sur cette base-là que l’on nous dit généralement que la loi de 1905 est très favorable (ce qu’il faut généralement comprendre comme trop favorable…) au christianisme.
Mais, là, c’est une erreur de perspective: l’Etat laïciste nous a spoliés des Eglises que nos pères avaient construites; il nous a spoliés des propriétés que nos pères avaient légué à l’Eglise pour entretenir les malades, les pauvres, les universités… Et, à présent, il voudrait nous faire payer ce “service minimum” qu’il assure en entretenant les églises qu’il nous a volées! Il faut absolument restaurer la vérité historique au sujet de cette loi prétendument favorable au catholicisme… faute de quoi les pouvoirs publics feront de nos églises des musées, ou nous obligerons à en faire des mosquées à temps partiel!
Il faut aussi rappeler que ‘l’Etat entretien les églises d’avant 1905’ est dans l’immense majorité des cas une affirmation quasi virtuelle. Mis à part des édifices classés ou importants (et encore), bien souvent les mairies n’ont pas les moyens ou ne veulent pas faire l’entretien minimal à leur survie. Elles ne s’y mettent que depuis 10-15 ans et encore pas partout après avoir dans la majorité des cas tout laissé pourrir sans aucun entretien tout simplement par incurie et manque total d’intéret pour ‘la religion’. Je parle d’expérience comme curé de campagne et pour mes confrères
Avant tout, merci de votre blog et des analyses intéressantes qu’il nous donne, je me permets donc de formuler quelques remarques afin d’alimenter le débat.
Il est certain, comme vous l’écrivez, que nous ne devons rien à l’Etat laïciste, mais justement la loi protége l’affectation exclusive au culte, ainsi les abus ne sont possibles qu’avec l’accord du desservant, quand ils ne pas initiés par les évêques eux mêmes. La crise, avant tout interne à l’Eglise, n’est pas causée, il me semble par l’attitude des pouvoirs publics.
Cette loi de séparation est plus favorable au catholicisme que les autres projets qui ont été envisagés, notamment par E.Combes. En outre, en 1905, il n’y a pas vraiment de spoliation, le vrai drame si situant pendant la Révolution, avec la nationalisation des biens du clergé.
Enfin, la séparation si elle est regrettable, car elle traduit une certaine fin de la « France, fille aînée de l’Eglise », je crois qu’elle fut nécessaire, puisque le concordat et surtout les articles organiques instaurés une véritable tutelle étatique sous le catholicisme, un tel régime n’était plus possible avec un pouvoir républicain et maçonnique.
Et l’Alsace-Moselle … qui a le système concordataire, appliqué dans un esprit laïque bienveillant ?
Julien vous oubliez notre Alsace-Moselle qui montre qu’on peut faire autrement, sans problème, que la loi de 1905. Tous les évêques/archevêques de Strasbourg et Metz se sont félicités de ce système concordataire.
Il faut distinguer laïcité et laïcisme. In fine, c’est la vitalité des catholiques dans un pays qui détermine souvent le régime juridique et surtout la manière dont il est appliqué.