On m’a reproché d’avoir écrit de manière trop optimiste dans un article, par ailleurs très pessimiste, du 18 juin dernier (« Curie romaine : il nous manque un Secrétaire d’État »), que « la ratzinguérie romaine continuait cependant de prospérer ».
Je persiste et je signe : malgré une sourde et très efficace opposition, non pas « de gauche » mais de « troisième voie » (le Substitut Filoni, qui pourrait être nommé Préfet de l’Évangélisation des Peuples, le Président du Conseil pour la Culture Ravasi, le Préfet de la Congrégation du Clergé Hummes, le Sous-Secrétaire de la Congrégation du Culte divin Ward, le Président du Conseil pour les Textes législatifs, Coccopalmerio, etc.), et en dépit d’un « laissez faire, laissez passer » qui semble être la ligne de gouvernement du Secrétaire d’État et des hauts étages des Palais apostolique, il n’est pas douteux que le nombre des ratzinguériens progresse dans une Curie qui n’a jamais été aussi « à droite » depuis le dernier concile.
On les trouve aux premiers postes, chacun avec ses nuances (Cañizarez, Rodé, Harvey, désormais Ouellet, etc.), et en bonne position dans les seconds et troisièmes rôles (Piacenza, Mamberti, Ferrer, de Almeida, et bien d’autres). Sans doute profitent-ils du vide laissé par la gauche progressiste en voie de disparition (Silvestrini est très vieux ; Kasper s’est retiré ; il y a bien des lunes que l’ancien chef de file, Martini, compte pour rien), et assurément bénéficient-ils de la mise au placard (elle a en fait tenté de se faire mettre dans la salle des coffres) de la vieille garde wojtylienne, les Sodano, Sepe, Sandri…
(à suivre)