Un lecteur, que je remercie de sa lecture vigilante, réagit ainsi à mon article sur la nomination de Mgr Vancottem à Namur. Cette réaction apporte
d’utiles nuances et je suis heureux de pouvoir la publier – d’autant qu’en matière d’analyse ecclésiastique, comme en matière d’analyse politique, les nuances sont à peine moins importantes que
la vision générale!
“Pour rappel, Mgr Vancottem était un des évêques auxiliaires du Cardinal Danneels, qui l’avait explicitement
choisi, ce qui n’est guère rassurant. Néanmoins il semble qu’après sa nomination en tant qu’évêque auxiliaire pour le Brabant wallon (1982), il ait connu une conversion intérieure après
laquelle il est devenu nettement plus religieux.
Quant à son ordination épiscopale au titre d’évêque auxiliaire du Brabant wallon, elle s’est déroulée avec
certains textes étonnants. Mais il paraît que ces textes venaient de l’archevêché de Malines-Bruxelles.
Insipide et incolore sont des adjectifs qu’il serait hâtif d’employer aujourd’hui pour qualifier Mgr
Vancottem. Il ne se situe en tout cas pas hors de la doctrine de l’Eglise. Il faut espérer qu’il manifeste le dynamisme nécessaire pour régler les problèmes de l’inquiétant
Chantier Paroissial, mis sur pied par Mgr Pierre Warin, évêque auxiliaire de Namur qui s’est montré par ailleurs critique à l’égard de Mgr Léonard lors de sa nomination au poste d’archevêque de
Malines-Bruxelles. L’une des conséquences négatives du Chantier Paroissial est la dévalorisation des prêtres qui font partie d’un certain nombre de conseils paroissiaux dirigés par des
laïcs. De plus les prêtres auxiliaires (qui ont pris leur retraite) ne peuvent pas être membres des conseils paroissiaux et pourraient ainsi être soumis à des décisions prises par des
laïcs. Il semble en outre que le Chantier Paroissial de Mgr Warin ait des effets contre-productifs dans le cadre de la pastorale rurale qui caractérise le diocèse de Namur.
Ces divers défis de grande ampleur, auxquels Mgr Vancottem sera confronté dès les premiers mois de sa nouvelle
entrée en fonction à la tête de ce diocèse, permettront de confirmer ou d’infirmer l’adage selon lequel la fonction fait l’homme.
Quant à Monseigneur Léonard, il avait transformé le diocèse de Namur et rendu l’espoir à beaucoup.
N’oublions pas qu’environ la moitié des séminaristes en Belgique se trouvent à Namur dont le diocèse est le plus petit en nombre d’habitants.”