Le théologien de Louvain, Gabriel Ringlet, coqueluche des médias, pour la raison à la fois triste et triviale
qu’il a toujours un crachat pour l’Eglise à laquelle il appartient à chacune de ses apparitions médiatiques, vient de défendre des thèses… disons aventureuses sur les affaires de scandales
sexuels:
“ Je ne voudrais absolument pas que l’on isole les pédophiles. Finalement ils sont
parfois eux-mêmes victimes. Bien sûr la justice doit travailler pleinement, mais il faut aussi se demander sur quel terrain cette pédophilie a pu naître un jour. Quand j’entends l’actualité, je
me dis parfois qu’on est devant une bergerie. On est en train de proclamer haut et clair qu’il y a un certain nombre de moutons noirs, qu’on doit absolument les éliminer. Est-ce qu’on s’interroge
suffisamment sur les fondements de cette bergerie ? Est-ce qu’il n’y a pas finalement quelque part un vice de construction ? Je pense que l’Eglise sur la sexualité tient un discours qui
est soit angélique, soit tout à fait noir et négatif : le monde est perverti, nous sommes dans une culture de mort. Un discours très très noir ou alors un discours qui consiste à montrer
l’Everest, comme si tout le monde était capable d’escalader l’Everest. Et je trouve que ce discours-là a un terrible effet pervers, c’est qu’il conduit à une certaine immaturité sexuelle. Il ne
faut pas isoler les clercs : il y a beaucoup de pédophilie, y compris chez des gens mariés mais qui sont immatures sur le plan sexuel. L’Eglise ne va pas s’en sortir simplement en nommant
les coupables ; on doit interroger sa propre culture, son propre discours.”
Si je comprends bien ce jargon, cela signifie que le célibat consacré, mais aussi que le mariage catholique, sont à peu près impossibles à tenir.
Excellente façon d’enseigner la maturité, qui doit être, je pense, une forme de maîtrise de soi!
Et l’histrion d’ajouter:
“Je pense que le style de vie des prêtres doit être aussi interrogé. Je ne crois
pas que le célibat comme tel conduise nécessairement à plus de pédophile. Mais par contre, un mode de vie à part, où vous n’exercez pas le même métier que vos contemporains, où vous vous habillez
différemment : il y a là un prêtre qui est un peu regardé comme un homme du sacré, comme un homme qui est hors du monde. C’est extrêmement dangereux parce que vous pouvez très vite déraper
quand vous êtes dans cette posture-là. Et cela aussi peut vous rendre immature. Donc, si l’Eglise ne travaille pas à la fois sur son discours éthique (qui doit être beaucoup plus positif,
beaucoup plus encourageant, beaucoup plus valorisant) et sur le style de vie des prêtres, elle n’ira pas jusqu’au bout de cette terrible crise.”
Voilà décidément une conception fort intéressante du sacerdoce: si le prêtre n’était pas “l’homme du sacré”, c’est-à-dire en particulier du sacrifice de
la messe, il serait peut-être plus “mûr sexuellement”, mais il ne serait tout simplement pas prêtre!
Avec de tels
théologiens, nous n’avons même plus besoin des adversaires déclarés!
Source: RTBF