Le Saint-Siège semble avoir de moins en moins de
scrupules à affronter un Etat belge qui lui fait des outrages répétés. On se souvient de l’ubuesque vote de la chambre basse du parlement belge (le 2 avril 2009) condamnant les propos du pape à
propos du préservatif. Réputé « grand chrétien », le premier ministre Herman Van Rompuy avait fait suivre la protestation par la voie diplomatique, en disant avoir une
“opinion qui s’écarte fortement de celle du pape” en matière de prévention. Toute l’affaire avait tant vexé le Saint Siège qu’elle semble avoir joué un rôle dans la nomination de Mgr
Léonard à Malines, comme
j’ai eu l’occasion de le dire voici quelques mois.
Le problème est que Rome n’est pas encore
entièrement sortie de ses illusions. Non seulement Mgr Léonard, qui ne manque pas une occasion de réaffirmer le principe de laïcité, n’était pas le meilleur choix s’il s’agissait de tenir tête à
un Etat de plus en plus anti-chrétien, mais la liberté religieuse (Dignitatis Humanae) et l’ouverture au monde moderne (Gaudium et Spes), pour ne prendre qu’eux, ne mettent pas l’Eglise dans la
position la plus facile pour résister à l’agressivité laïciste.
En ce sens, cette crise est non seulement une
occasion de purification pour l’Eglise, confrontée aux péchés abominables qu’on sait, mais aussi une épreuve qui invite à tirer au clair l’héritage doctrinal du concile Vatican
II.
En Belgique, à Rome ou ailleurs, les hommes
d’Eglise sauront-ils saisir cette grâce ?