Recevant en mars dernier les participants à un congrès organisé par la congrégation du Clergé, Benoît XVI leur
a déclaré:
“A une époque comme la nôtre, si “polycentrique” et qui tend à amoindrir tout type de conception identitaire,
considérée par beaucoup comme contraire à la liberté et à la démocratie, il est important d’avoir clairement à l’esprit la particularité théologique du ministère ordonné pour ne pas céder à la
tentation de le réduire aux catégories culturelles dominantes.”
Ce n’est sans doute pas pour rien non plus que le dernier livre de Jean-Paul II s’intitule “Mémoire et
identité”.
La post-modernité, peut-être encore plus dissolvante pour le christianisme que n’avait été la modernité, est en
effet profondément une idéologie du déracinement: nous sommes supposés n’avoir plus de racine, ni d’identité, nous distinguant des autres – et nous permettant d’entrer en relation avec
eux.
L’Eglise reste, comme les évêques aux temps de la chute de Rome, la seule “defensor civitatis”, rappelant à
quelles conditions l’homme peut vivre en société. Et l’une de ces conditions – nous le voyons tous les jours -, c’est de ne pas croire que l’identité soit l’antithèse de la vraie
liberté!