Frédéric Mounier, sur le blog de “La Croix” à Rome, s’interroge sur le dicastère récemment
fondé par Benoît XVI, et dont Mgr Fisichella vient de prendre la présidence:
“La parole de l’Église se pose à contre-temps des flux dominants de l’opinion. Là réside la conviction de
Benoît XVI, attentif à la proposition évangélique comme renouvellement subversif des pratiques individuelles et collectives dominantes.
C’est à cette croisée des chemins qu’apparait ce nouveau dicastère consacré à la « nouvelle évangélisation
».
Sera-t-il un instrument au service d’un catholicisme intégral de contre-culture, dénonciateur, inflexible,
affirmant son identité pour mieux faire pièce aux autres ? Dans cette hypothèse, il réagira à une certaine cathophobie ambiante, ne concèdera rien à l’islam, appellera à des positions politiques
« non négociables », voire à l’objection de conscience et ouvrira les portes, à travers le monde, à tous ceux qui partagent ses inquiétudes éthiques, spirituelles et culturelles.
Ou bien sera-t-il prophète, nomade et fraternel, attentif à semer des graines d’ Évangile là où elles manquent,
tissant des liens avec des personnes de bonne volonté qui peuvent être séduites par le renversement des Béatitudes ?”
J’avoue ne pas bien comprendre cette opposition factice entre le prophétisme et la contre-culture (opposition
que M. Mounier n’invente pas, mais qui n’en est pas moins factice…).
Je ne vois pas non plus très bien ce que pourrait être un dicastère “nomade et fraternel”. Et je remercie
d’avance le lecteur plus savant (ou plus imaginatif?) que moi qui voudra bien me renseigner sur ce sujet.
En tout cas, ce qui est certain, c’est que dans les pays d’antique chrétienté, notamment d’Europe, l’Evangile
est devenue une contre-culture.
Et, personnellement, j’assume assez bien d’être intégralement catholique, de revendiquer l’objection de
conscience à propos des pseudo lois opposées à la loi naturelle (et même plus précisément un “non licet”, car l’objection de conscience s’oppose classiquement à un devoir légitime, comme le
devoir militaire, alors que l’avortement, l’euthanasie, le “mariage” homosexuel, ou les lois anti liberté éducative sont parfaitement illégitimes), et de m’en tenir à des prises de position
politiques non négociables…
Je ne sais d’ailleurs pas bien ce que serait un catholicisme partiel ou catholicisme dont toutes les thèses
seraient négociables! Cela fait-il de moi un “dénonciateur inflexible”? Et, si oui, est-ce grave Docteur Mounier?!