Approchant de ses 78 ans et président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens depuis
2001, le cardinal Walter Kasper est donné partant par nombre de vaticanistes. Son départ pourrait être annoncé dans le cadre du vaste mouvement curial que Benoît XVI s’apprêterait à opérer juste
avant son départ pour Castel-Gandolfo.
Bien qu’Allemand comme Joseph Ratzinger, il n’est pas nécessaire d’être un fin connaisseur du monde de la Curie pour savoir qu’entre le cardinal de “l’œcuménisme” et celui du Saint Office, le
courant n’a jamais très bien passé… l’ecclésiologie respective des deux prélats étant notoirement opposée. Seulement voilà, Kasper est toujours à la promotion de l’unité des chrétiens tandis que
Ratzinger est devenu Pape et, comme Pape, travaille à sa manière à l’unité des chrétiens et dans un sens qui n’est pas du tout celui sur lequel Kasper s’est recroquevillé. Depuis 2005, la
question n’était pas de savoir s’il devrait quitter le Conseil pontifical, mais quand. M’est avis que la date nous sera tout prochainement communiquée…
Quant à sa voir qui va le remplacer… Plusieurs noms ont circulé, mais le prélat qui semble prendre la tête du peloton est l’évêque de Bâle Kurt Koch, un Suisse alémanique.
Né en 1950 et ordonné prêtre en 1982 pour le diocèse de Bâle, il fut nommé évêque de ce diocèse en 1995 et ordonné évêque par Jean-Paul II le 6 janvier de l’année suivante.
J’ai glané quelques citations intéressantes de cet évêque.
Commentant Réponses à des questions concernant certains aspects de la doctrine sur l’Église (un document de 2007 qui ne fit pas davantage plaisir à Kasper que Dominus Iesus en
2000…), il a écrit :
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« L’Église catholique affirme qu’elle n’est pas qu’une partie de l’Église de Jésus Christ, mais plutôt qu’elle
est la seule Église concrètement réalisée (…) Ainsi, le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi rappelle que selon la conception catholique, les communautés ecclésiales qui sont
sorties de la Réforme ne peuvent pas être considérées comme “des Églises au sens propre” ».
Sur le Concile de Vatican II, je vous propose de lire cette longue déclaration de Koch, tirée du blogue du P. Ray Blake :
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« Beaucoup de gens ont signé une pétition pour l’acceptation inconditionnelle du Concile. Pour commencer, cette
expression “acceptation inconditionnelle” m’irrite beaucoup car je ne connais personne – moi y compris – à qui on pourrait l’appliquer. Quelques exemples arbitrairement choisis suffiront
: -
– Le concile n’a pas aboli le latin dans la liturgie. Bien au contraire, il a souligné que dans le rite romain,
à part quelques cas exceptionnels, l’usage du latin devra être maintenu. Qui parmi les défenseurs bruyants du concile souhaite une “acceptation inconditionnelle” de cela ? -
– Le concile a déclaré que l’Église considérait le chant grégorien comme “le chant propre de la liturgie
romaine” et qu’il doit par conséquent “doit occuper la première place”. Dans combien de paroisses est-ce que cela est appliqué “sans condition” ? (…) -
– Le concile a décrit la nature fondamentale de la liturgie, la célébration du mystère pascal et du sacrifice
eucharistique, comme étant “l’accomplissement de l’œuvre de notre salut.” Comment cela peut-il s’accorder avec mon expérience, réalisée dans différentes paroisses, que la compréhension de la
Messe comme sacrifice avait été complètement éliminée du langage liturgique et compris désormais comme un simple repas ou une “fraction du pain” ? Comment peut-on justifier ce profond
changement en faisant référence au concile ? »
Vivement Koch ! De toutes les manières, il ne nous fera pas regretter Kasper…