Donné depuis des semaines par tous les vaticanistes comme le très assuré successeur du cardinal Re à la tête de la
Congrégation des évêques, le cardinal George Pell, archevêque de Sydney (Australie) est, selon des “sources romaines”, évidemment anonymes, réputé ne plus être dans la course depuis la semaine
dernière. Le chroniqueur catholique du quotidien britannique The Telegraph, Damian Thompson, nous aide peut-être à y voir plus clair dans sa chronique d’hier…
« Le cardinal Pell est la victime d’une campagne de diffamation qui vise à l’empêcher de réformer le monde épiscopal.
J’écris cela avec quelque urgence. Au cours de la semaine passée, des sources catholiques ont répété avec insistance que le cardinal George Pell (…) refuserait sa nomination comme préfet de la
Congrégation des évêques. Deux raisons sont invoquées : la première est liée à sa santé, la seconde à des allégations absolument fausses d’abus sexuels dont il avait été l’objet il y a des
années.
J’ai désormais de bonnes raisons de croire que le cardinal Pell – un homme d’une prestance et d’une intelligence de première grandeur, totalement fidèle au projet du pape Benoît XVI de
renouvellement de l’Église – est victime d’une campagne de diffamation encouragée par certains évêques, notamment des Italiens, qui tentent désespérément d’empêcher Pell de nettoyer les “bourgs
pourris” que sont véritablement leurs diocèses. Nous devons prier pour que le Saint Père ne tienne pas compte de cette campagne.
Raison n° 1 : Pell “n’est pas en bonne santé”. C’est vrai, on lui a mis un stimulateur cardiaque. À part cela, il est dans l’ensemble en bon état de santé, et dans un état de santé assurément
suffisant pour prendre la charge. Il est en meilleure santé que nombre de ses critiques âgés calés dans leurs diocèses et ne faisant absolument rien qui soit susceptible de troubler leurs
existences sommeillantes.
Raison n° 2 : le cardinal Pell est souillé par des allégations d’abus sexuel. Ce sont des bêtises. Le journal The Age d’Australie à fait paraître cette enquête très révélatrice :
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“Le cardinal George Pell, dont la promotion à un haut poste au Vatican était attendue ce mois-ci, n’est plus
considéré comme candidat en raison d’anciennes allégations d’abus sexuels qui ont été portées contre lui, selon des sources informées à Rome. -
Le cardinal Pell avait démissionné de ses fonctions d’archevêque de Sydney en 2002 après avoir été accusé
d’avoir violé un adolescent lors d’un camp de jeunes dans les années 60, mais une enquête indépendante menée par un juge retraité et non catholique l’avait lavé de cette
accusation. -
Des observateurs du Vatican déclarent désormais que d’importants responsables officiels ont œuvré pour saper la
possibilité que le cardinal Pell devienne le prochain responsable de la Congrégation des évêques, en partie par préoccupation d’une publicité négative que procureraient les allégations d’abus
sexuels, et en partie pour les raisons de politique interne, y compris le désir que ce soit un Italien qui récupère le boulot”.
Mais ces responsables officiels ne sont pas vraiment préoccupés par la “publicité négative” de ces allégations qui
se sont révélées être des mensonges : ils exploitent ces mensonges pour se protéger eux-mêmes. Voici ma question : pourquoi cette campagne d’intoxication a-t-elle réussi ? Depuis l’élection de
Benoît XVI aucune nomination n’a tant horrifié l’établissement fat, paresseux et libéral du Vatican comme de diocèses. Tout simplement parce que le cardinal Pell possède une connaissance fine de
la situation et pas seulement celle de l’Italie – où beaucoup d’évêques font à peu près tout ce qu’ils peuvent pour gagner des positions à l’image de ce que faisaient les députés britanniques
avant le Reform Act de 1832 –, mais aussi de celles de l’Amérique Latine et de l’Asie.
Le message du cardinal Pell aux évêques serait du genre : “Désolé, Messieurs, mais [être évêque] ce n’est pas un boulot à vie. Vous devez manifester dynamisme évangélique et obéissance au Saint
Père, sinon il y a de saints prêtres tout disposés à prendre votre place”. D’où cette campagne insensée. »
Intéressant, n’est-il pas ?