Ca laisse… disons rêveur.
Je reçois d’un lecteur un lien vers cet article d’un abbé Robert Culat (qui signe “Padre Bob”), où l’auteur
défend la musique “Metal”, en posant ainsi sa problématique comme on dit désormais:
“Autrement dit : est-ce que certains catholiques ne se trompent-ils [sic] pas de combat et de priorité en
focalisant de manière excessive leur attention sur les liens entre satanisme et culture Metal (l’arbre), en oubliant un satanisme beaucoup plus insidieux (la forêt), parce que caché, mais ayant
des conséquences infiniment plus désastreuses pour notre société ? A cette question, j’en ajouterai une autre qui me semble tout aussi essentielle du point de vue pastoral : Dans le cas qui nous
concerne, demander l’interdiction ou la censure d’un festival ou d’un concert, est-ce la solution la plus efficace pour promouvoir la cause de l’Evangile et de la foi parmi des jeunes qui sont
généralement très éloignés du christianisme ?”
Autant le dire tout de suite, j’ignore absolument tout de la musique “Metal”. Ce que j’en ai entendu sur
internet me donne l’idée d’une “musique” assez éloignée de ce que j’appelle pour ma part “musique”, notion qui intègre selon moi des idées de beauté et d’harmonie, que je ne trouve pas dans la
“musique” “Metal”. Mais j’avoue bien volontiers que je n’ai pas beaucoup cherché. La vie est courte et on ne peut pas s’intéresser à tout!
Par ailleurs, je reconnais volontiers avec l’abbé Culat que la société contemporaine fourmille de références
sataniques plus ou moins discrètes. Il ne les cite pas, mais elles sont faciles à voir: de l’effrayante bacchanale qui tue les innocents à naître au culte du veau d’or, en passant par cet
“impératif” qui interdit de voir une loi morale supérieure à la loi civile. Effectivement, la société contemporaine est massivement soumise au Prince de ce monde. Mais voir cela, et le dénoncer,
n’empêche pas de dénoncer le satanisme “musical”
Car, à côté de la “musique” à laquelle je ne comprends rien, il y a les paroles, que je comprends trop bien.
Prenons un exemple tiré du groupe Tankard, annoncé au festival Hellfest 2010 (en français, Fête de l’enfer…), puisque le propos de l’abbé Culat est précisément d’empêcher les catholiques de se
“tromper de combat” en luttant contre le Hellfest:
“Nous avons un pacte avec Satan, un contrat signé en enfer, on sacrifie une vierge et il nous vend nos
musiques. […] En chantant nous égorgeons un homme, des messes noires, des entrailles et des tortures, nous faisons le pire que nous pouvons faire.”
Ceux que ce genre de prose ne rebute pas pourront trouver des choses équivalentes et même des pires
ici. Je suis prêt à écouter tous les arguments, mais à qui fera-t-on
croire qu’il soit indifférent d’écouter ce genre de parole sur des “musiques” dont l’objectif manifeste est de provoquer des sortes de transes collectives, à coup de décibels et de “boum-boum” ou
d’entendre par exemple “In exitu Israël de Aegypto” de Mondonville?
En ce qui me concerne, cette “simple” phrase suffirait largement à faire interdire le Hellfest et autres
manifestations du même acabit. Je me doute qu’une interdiction ne suffira pas à ramener à la beauté, à la vérité, à la charité des satanistes convaincus. Mais peut-être évitera-t-elle au moins la
contagion. Ou bien faudra-t-il que l’on supprime dans le Code pénal l’article condamnant le meurtre au motif que cela n’empêche pas les psychopathes de tuer? Et qu’ils y prennent même un plaisir
renouvelé par l’interdit.
Les renonciations de notre baptême à Satan, ses pompes et ses oeuvres ne seraient-elles que
“symboliques”?