Lu sur le Salon beige, l’allocution de Benoît XVI au
corps diplomatique à Nicosie, lors de son voyage à Chypre. Allocution que devraient lire avec attention les politiques de nos vieux pays chrétiens:
“Mon prédécesseur le Pape Jean-Paul II a écrit, une fois, quel’obligation morale ne devrait pas être vue comme une loi s’imposant elle-même de l’extérieur et requérant l’obéissance, mais plutôt comme une expression
de la sagesse de Dieu à laquelle la liberté humaine se soumet volontiers (cf. Veritatis
Splendor, n. 41). […]
Les anciens philosophes grecs nous enseignent aussi que le bien commun est précisément servi par l’influence de personnes dotées d’une profonde perspicacité morale et de
courage. C’est ainsi que les politiques sont purifiées des intérêts égoïstes et des
pressions partisanes et qu’elles reposent sur des bases plus solides. Plus encore, les aspirations légitimes de ceux que nous représentons se trouvent protégées et favorisées. […]
Mais que signifie en termes concrets respecter et promouvoir la vérité morale dans le monde de la politique et
de la diplomatie aux plans national et international? Comment la recherche de la vérité peut-elle apporter une plus grande harmonie dans les régions du globe qui connaissent des troubles? Je
voudrais suggérer que cela peut être atteint de trois façons.
Premièrement, promouvoir la vérité morale signifie agir de façon responsable sur la base de connaissances
factuelles. […]
Une deuxième voie pour promouvoir la vérité morale consiste à déconstruire les idéologies politiques qui
voudraient supplanter la vérité. […]
Troisièmement, promouvoir la vérité morale dans la vie publique appelle à un effort constant pour fonder les
lois positives sur les principes éthiques de la loi naturelle.”
Nous sommes hélas à des années-lumières de ce discours de bon sens. Et la barbarie progresse chaque jour, dans
l’indifférence générale.