Notre confrère, l’excellent vaticaniste Sandro Magister, a récemment écrit un long
    article sur les discussions théologiques avec la Fraternité St Pie X et
    « l’herméneutique de continuité ».
  
    Comme on sait, en effet, le Pape, dans son fameux discours à la curie du 22 décembre 2005, a récusé toute
    rupture entre la Tradition et le concile Vatican II et prôné, contre le fameux « esprit du concile », un retour à la lettre du concile lue en continuité avec le Magistère antérieur.
  
    C’est dans ce contexte que se placent les discussions avec la FSPX – qui concernent donc, non pas seulement la
    société fondée par Mgr Lefebvre, mais toute l’Eglise.
  
    En particulier, Sandro Magister répond au théologien allemand Eberhard Schockenhoff, critiquant Benoît XVI pour
    son « retour en arrière » (qui se manifesterait notamment sur la question de la liberté religieuse) par le renvoi au discours de décembre 2005 où Benoît XVI défend la déclaration conciliaire
    Dignitatis humanae.
  
    Il est clair que Benoît XVI n’est évidemment pas un fossoyeur de Vatican II. Il considère effectivement comme
    un « acquis de la modernité » comme on dit maintenant l’évolution des rapports Eglise-Etat (et donc la fin de l’Etat chrétien).
  
    Cependant, je ne suis pas sûr qu’il soit si évident que le texte de Benoît XVI impose d’adhérer à la doctrine
    conciliaire. Pour une raison simple: à l’heure actuelle, personne ne connaît la portée exacte de cette doctrine (en particulier, comment accorder le n°1, obligeant l’Etat à adhérer à la vérité
    religieuse s’il l’a connue et le n°2 interdisant toute coercition étatique en matière religieuse?), ni son autorité. Il est possible que Benoît XVI, au cours des discussions avec la FSPX ou en
    dehors de ce contexte, déclare dogmatiquement nécessaire l’adhésion à Dignitatis humanae. Miais il faudra pour cela qu’il clarifie cette doctrine.
  
En tout cas, je doute que les discussions avec la FSPX achoppent sur ce point…
    
  
    
  
    
  
 
			 
				 
					
