Décidément, on en apprend tous les jours!
Lisant avec plusieurs semaines de retard un article du “Monde” daté du 12 mai à propos de la communication de
Benoît XVI, je suis tombé en arrêt sur cette phrase attribuée à “un évêque diplomate” (sic): “N’oubliez pas que le pape est un évêque et qu’il n’y a pas de liens d’autorité hiérarchique entre lui
et les évêques ou les cardinaux du monde entier.”
Sans aucun commentaire.
J’ignore s’il existe un évêque connaissant aussi mal la constitution de l’Eglise. Je serais en tout cas curieux
de connaître cet hurluberlu.
A son intention et à celle de la valeureuse journaliste qui le cite sans commentaire, je précise donc que l’on
peut fort bien ne pas oublier que le pape est évêque… et ne pas ignorer pour autant qu’il a une autorité hiérarchique sur les évêques et sur les cardinaux du monde entier.
Peut-être ne serait-il pas inutile de rappeler au passage que les cardinaux sont juridiquement le clergé de
Rome (lequel est logiquement soumis à son évêque, qui se trouve être, ô merveilleuse coïncidence! le Pape) – et que c’est précisément à ce titre qu’ils élisent le Pape.
Et, pour résoudre la douloureuse énigme de notre “évêque diplomate”, on peut ajouter qu’il existe dans l’Eglise
un pouvoir d’ordre (à ce titre, le Pape est effectivement un évêque, comme les autres évêques) et un pouvoir de juridiction (et à ce titre l’évêque de Rome a une primauté de jurdiction
surl’ensemble des évêques. Mieux, il a une autorité épiscopale sur l’ensemble des catholiques qui, à l’exception de ceux de Rome, ont donc deux évêques: le leur et le Pape).
On rougit d’expliquer des choses aussi élémentaires (et à un “évêque diplomate”, s’il vous plaît!), mais sans
doute est-ce le signe de l’admirable progrès des connaissances religieuses en France et ailleurs!