J’ai parlé le 26 mai du passionnant article du
vaticaniste Sandro Magister relatif à la nouvelle évangélisation, en évoquant l’annonce de la création prochaine d’un conseil pontifical dédié à ce sujet.
Mais le principal intérêt de l’article, selon moi, tenait à une question que nous suivons depuis plusieurs mois
à OV: le rapprochement de l’Eglise orthodoxe russe et de l’Eglise catholique romaine.
“Depuis ce moment [le printemps 2009], un grand allié, extérieur à l’Église catholique, s’est déjà uni au pape
dans cette entreprise de nouvelle évangélisation, déclare Sandro Magister. Ce grand allié, c’est l’Église orthodoxe russe.”
Et d’évoquer le spectaculaire réchauffement des relations entre les deux Eglises:
“Interrogé par www.chiesa à propos des motifs qui ont conduit à ce changement extraordinaire, le métropolite
Hilarion [président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou] en a indiqué trois.
Le premier motif, a-t-il déclaré, est la personnalité du nouveau pape. Un pape qui est l’objet “d’une opinion
positive de la part de l’ensemble du monde orthodoxe russe”, bien que celui-ci ait été pendant des siècles imprégné de sentiments anti-romains.
Le second motif est que les deux Églises ont une vision commune du défi qui leur est lancé par la
déchristianisation de pays qui constituaient dans le passé le cœur de la chrétienté.
Et le troisième motif est que l’une et l’autre voient dans la grande tradition chrétienne l’axe majeur de la
nouvelle évangélisation.”
Voilà qui est passionnant et prometteur. L’oecuménisme n’est plus un motif de rupture plus ou moins ouverte
avec la Tradition, mais se fonde au contraire sur la Tradition elle-même. Peut-être verrons-nous de notre vivant l’union de deux Eglises si proches et cependant séparées depuis tant de siècles.
En tout cas, en cet octave de Pentecôte, je prie volontiers pour que l’Esprit-Saint hâte ce moment.