Golias a récemment évoqué
mon article du 15 avril sur les déclarations du cardinal Castrillon Hoyos.
Mais, à la lecture des commentaires, je constate qu’il existe une confusion entre deux choses différentes
(confusion qui doit, je pense, largement dépasser le cadre des lecteurs de Golias): le secret de la confession et l’exemption judiciaire des clercs à l’égard de la justice
séculière.
Ce que le cardinal évoquait, c’était la deuxième question: l’Eglise est une société parfaite, jouissant donc des
trois fonctions de toute société parfaite (la capacité de légiférer, la capacité d’appliquer ses lois et la capacité de juger selon son propre droit). Par conséquent, le droit canonique a
toujours revendiqué un privilège des clercs à relever de la justice canonique et non de la justice temporelle. Dans la situation actuelle des relations entre l’Eglise et les Etats, ce privilège
n’est quasiment plus appliqué. Ce qui signifie simplement que pour éviter un mal plus grand ou favoriser un bien (comme des relations harmonieuses avec l’Etat), l’Eglise a renoncé à revendiquer
ce droit. Mais cela n’empêche nullement que cette exemption demeure la norme. C’est cela que le cardinal Castrillon Hoyos écrivait à Mgr Pican.
Savoir s’il était opportun de rappeler cette norme juridique dans ce cas d’espèce est une autre
question.
Comme est une autre question le secret de la confession: de droit divin, le confesseur est tenu de taire ce qu’il
a entendu en confession. Et, ici, l’Eglise n’est nullement libre de renoncer à ce droit divin. Personne, pas même le Pape, ne peut dispenser un prêtre d’obéir à ce commandement dont la foi nous
apprend qu’il vient du Christ Lui-même, qui a donné les sacrements à ses Apôtres entre Pâques et l’Ascension.
Ce qui est de droit ecclésiastique, ce sont les nouvelles normes qui lient l’absolution à l’auto-dénonciation du
coupable d’abus sexuels sur des mineurs. Cette règle, fort sage dans l’état actuel – effrayant – des moeurs, pourra sans difficulté être abandonnée ou renforcée ultérieurement…
De grâce, ne mélangeons pas tout!