Le site Rorate coeli nous signale cette remarquable
tribune d’un chroniqueur du quotidien anglais “The Telegraph”, Gerald Warner.
Elle commence ainsi: “Il est désormais à la mode de dire que le scandale des abus sexuels affligeant actuellement l’Eglise catholique est “la plus grave crise depuis la Réforme”. Oh vraiment? Dites
m’en plus!”
On appréciera cet humour britannique, caustique et aussi distingué que “distancié” comme on dit dans la “grosse presse”.
Plus sérieusement, la thèse, même polémique, mérite la réflexion: “Ces prédateurs [le texte anglais dit “offenders”, pardon de traduire librement, mais il est évidemment question des prêtres pédo-
et éphébo-maniaques et “délinquant” est un peu faible en français pour traduire le mot] étaient les fils de Paul VI et de “l’aggiornamento”.”
On voit mal comment relier pédophilie et célibat ecclésiastique (à la façon d’Hans Kung et consorts), puisque 80% des criminels abusant des enfants sont mariés.
En revanche, il est évident que Vatican II et les réformes qui l’ont suivi ont affaibli les défenses traditionnelles de l’Eglise face à la permissivité des moeurs et au sécularisme (au moment même
où cette permissivité et ce sécularisme prenaient une vigueur nouvelle dans les sociétés occidentales).
Et, par-delà le ton ironique et polémique de la tribune de Gerald Warner, la question mérite effectivement d’être posée…
NB: si on apprécie l’humour de M. Warner, on pourra aussi noter que le rapport Murphy a mis en cause le manque d’obéissance au droit canonique… et surtout que Benoît XVI dans sa superbe lettre
aux catholiques irlandais ne dit rien d’autre.