Depuis quelques jours, la lettre de Benoît XVI aux catholiques irlandais est en ligne sur le site du Vatican. Pour être franc, j’ai
été passablement écoeuré par ces affaires sordides… et par la polémique qui s’en est suivie et je n’ai pas eu le courage de me pencher sur ce texte avant hier.
Naturellement, je ne peux que vous encourager à ne pas suivre mon exemple et à lire au plus vite le texte du Pape.
Je ne vais évidemment pas le paraphraser. Sur une affaire aussi délicate, chaque mot compte (surtout sous la plume d’un pontife aussi attentif à l’emploi du mot juste et précis).
Je relève cependant ces lignes, qui me paraissent très justes, au paragraphe 4 de la lettre:
“Au cours de cette période [les dernières décennies], apparut également la tendance déterminante, également de la part de prêtres et de religieux, à adopter
des façons de penser et à considérer les réalités séculières sans référence suffisante à l’Evangile. Le programme de renouveau proposé par le Concile Vatican II fut parfois mal interprété et en
vérité, à la lumière des profonds changements sociaux qui avaient lieu, il était très difficile de comprendre comment les appliquer de la meilleure façon possible. En particulier, il y eut une
tendance, dictée par de justes intentions, mais erronée, une tendance à éviter les approches pénales à l’égard de situations canoniques irrégulières. C’est dans ce contexte général que nous devons
chercher à comprendre le problème déconcertant de l’abus sexuel des enfants, qui a contribué de façon très importante à l’affaiblissement de la foi et à la perte de respect pour l’Eglise et pour
ses enseignements.”
Il me semble en effet que la double influence de l’interprétation anti-institutionnelle (ou, si l’on préfère, anti-juridique) de Vatican II et de la permissivité sexuelle post-soixantehuitarde, est
le coeur du diagnostic posé par le Pape. Souhaitons que cette double influence disparaisse au plus vite de nos sociétés et de l’Eglise!