Je lis sur le blog de La Croix à Rome ces lignes de l’historienne italienne Lucetta Scaraffia:
“Nous pouvons penser qu’une présence féminine non subordonnée plus importante aurait pu déchirer le voile de la loi du silence masculin qui, souvent par le passé, a couvert la dénonciation de ces
crimes [pédophiles].”
Ces lignes ont paru dans l’Osservatore Romano du 11 mars.
Ce qui prouve au passage que l’Osservatore Romano n’est pas davantage une voix “officielle” de l’Eglise universelle que “La Croix” n’est une voix officielle de l’Eglise de France (les deux
quotidiens jouant d’ailleurs volontiers de l’ambiguïté de leur statut…)
En tout cas, la thèse de cette historienne est tout simplement inepte: la présence féminine dans l’Eglise est tout sauf subordonnée (à moins que l’on entende par là “subordonnée au Christ”, mais je
n’imagine pas vraiment ce que pourrait être un catholique, homme ou femme, non subordonné au Christ). Il suffit de rappeler que la Vierge Marie était (aux dernières nouvelles, du moins) une
femme!
Mais je suppose qu’il faut comprendre que la présence de femmes dans la hiérarchie ecclésiastique, et donc l’ordination (sacerdotale? épiscopale?) de femmes, aurait évité le désastre que nous
connaissons J’avoue que je vois mal pourquoi. Personnellement, je crois que ces crimes sont surtout la preuve que plus personne n’est à sa place: on confond les enfants avec des adultes et les
adultes avec des enfants, les femmes avec des hommes et les hommes avec des femmes… Je ne vois vraiment pas en quoi l’ordination des femmes favoriserait la clarification, bien au contraire!
La seule attitude normale devant ces crimes monstrueux serait, outre la justice et la sanction pour les criminels, de prier et de jeûner pour le salut des victimes et des bourreaux. En faire un
nouvel argument de la propagande en faveur de l’ordination des femmes me semble d’un cynisme scandaleux!