Notre confrère Christophe Saint-Placide me fait découvrir le récit un entretien entre Mgr
Pozzo, secrétaire de la congrégation Ecclesia Dei avec le convict romain de l’Institut du Bon Pasteur – entretien rapporté par l’abbé de Tanouarn sur le blog IBP Roma. Parmi bien des éléments intéressants sur la personnalité de Mgr Pozzo, je lis cette déclaration sur la réception des textes de Vatican II : « Mons.
Pozzo nous parle du Concile : on peut déclarer que quelques points traités au Concile reste ouverts ou que le lien de certains exposés conciliaires avec la Tradition est problématique, mais la
question est de savoir si une herméneutique de continuité est possible (si on reconnaît cette possibilité, on est catholique) ou bien si elle n’est pas possible – et cela, nous dit-il d’une voix
forte, ce n’est pas catholique. Sono eretici ! Ils sont hérétiques ceux qui prétendraient que Vatican II ne peut pas recevoir une interprétation correcte de la part du Magistère. »
Il faut naturellement faire la part du récit oral, toujours moins précis que l’écrit, mais la formule me semble ambiguë. Il me semble possible (sans être hérétique!) de dire que telle formulation
du concile s’oppose formellement à telle autre formulation de la Tradition. Tant qu’on laisse au Magistère la possibilité de dire qu’il faut comprendre ainsi le texte litigieux, de manière à
concilier les deux, je ne vois pas où serait le problème (exemple: Vatican II dit que la liberté religieuse est un droit naturel ; le Magistère, notamment celui du XIXe siècle, conteste l’existence
de ce droit naturel ; le Magistère contemporain pourrait dire : dans le texte de Vatican II, “liberté religieuse” signifie liberté de l’acte de foi, rendant ainsi compatibles les deux
enseignements). En tout cas, il est intéressant de noter que les proches collaborateurs du Pape partagent son souci d’une relecture “traditionnelle” de Vatican II.