Décidément, chaque jour apporte son lot de révélations, d’éclaircissements… et de complications dans la complexe affaire de l’Académie pontificale pour la vie, dont le président Mgr Fisichella est
sur la selette depuis des mois en raison de sa déclaration au moins imprudente sur l’affaire de Recife au début de l’année dernière.
J’ai récemment découvert sur le site Americatho la déclaration de Judy Brown, l’une
des plus importantes figures du monde pro-vie américain qui explique les rebondissements récents de l’affaire:
“La contestation de la position de l’archevêque Mgr Rino Fisichella à la présidence de l’Académie pontificale pour la vie,
attendue par nombre de commentateurs, n’a pas eu lieu la semaine dernière lors de l’assemblée de l’Académie. Pourquoi ? Essentiellement en raison d’une décision politique prise par nombre des signataires de la lettre du 2 avril 2009 à Mgr Fisichella et d’une lettre subséquente adressée au cardinal Levada, le
1er mai 2009, cherchent à obtenir la correction d’une impression gravement trompeuse à propos de l’enseignement de l’Église à propos de l’avortement
direct créée par l’article de Mgr Fisichella dans L’Osservatore
Romano du 15 mars 2009.
Les raisons de cette décision politique furent doubles : (a) une contestation ouverte de Fisichella lors de l’assemblée aurait divisé l’Académie, pas nécessairement parce que les membres de
l’Académie étaient en accord avec son comportement mais parce que nombre d’entre eux auraient considéré inapproprié le fait de traiter ainsi une personnalité nommée par le Pape, qui se trouve être
également archevêque. De plus, une contestation ouverte par des Académiciens laïcs auraient fait courir le risque de voir la Curie serrer les rangs autour de Fisichella en raison de la culture
cléricale de cette entité, et ce malgré l’absence de soutien à son égard en plusieurs endroits. (b) Il existe une information crédible selon laquelle Fisichella est largement perçu au sein de la
Curie comme étant un président de l’APV inadéquat et il existe un espoir raisonnable que le Saint Père soit amené à reconnaître qu’il est nécessaire de lui fournir une occupation mieux adaptée à
ses capacités.
L’absence d’une contestation ouverte à l’égard de Fisichella a créé la malencontreuse impression que les Académiciens
soutiennent sa présidence, de manière résignée ou autre. Cette impression, il a évidemment tout intérêt à la faire circuler. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.”
En lisant ce texte de Judy Brown, je comprends mieux ce qui m’échappait: pourquoi l’explosion annoncée n’a pas eu lieu. Pourquoi, après la réunion de l’APV (et non pendant comme il eût été
logique), certains académiciens ont contesté la présentation qui était faite. Et pourquoi les nombreux académiciens qui avaient soutenu Mgr Sobrinho ont semblé partir en ordre dispersé dans cette
nouvelle controverse…