Si Mgr Fisichella a cru avoir clos une année éprouvante avec la réunion (à huis clos et en l’absence de son principal adversaire, Mgr Schooyans) de l’Académie pontificale pour la vie, il en est
pour ses frais.
Le vaticaniste Sandro Magister, très “en pointe” dans ce dossier, vient de publier un nouvel article à propos de la déclaration des cinq académiciens dont j’ai parlé le 21 février. Cet article est intitulé
irrespectueusement, mais drôlement, à la manière des Romains: “l’Académie des querelleurs”.
Magister cite en particulier un intellectuel non catholique, Ruggero Guarini, ayant pris parti pour la vie dans la triste affaire de Recife, et il montre le contraste saisissant entre cet
agnostique et le président de l’Académie pontificale pour la vie:
“Réfléchissant à l’affaire de ces jumeaux apparus dans le sein d’une
fillette de Recife violée par son beau-père mais éliminés ensuite par les médecins, je me surprends à penser qu’il me plairait, bien que je ne sois pas un militant anti-avortement, que ces deux
bébés soient nés. Pour quelle raison ?
Le véritable motif, c’est justement les circonstances particulières de cette histoire à la fois atroce et touchante : la conception de ces deux petits êtres, résultant d’un acte horrible mais pas
dépourvu pour autant du pouvoir de produire ce miracle qu’est la transmission de la vie, leur heureux développement dans le ventre d’une gamine qui ignore le caractère prodigieux du processus en
cours dans son petit corps, et enfin l’effet particulièrement sinistre de la sûreté de soi obtuse avec laquelle des gens tout à fait étrangers à cette chaîne d’événements surhumains se sont arrogé
le droit d’en empêcher l’aboutissement…
Quelle preuve éblouissante nous donne cette affaire du caractère irréductiblement mystérieux de la vie, de son ineffable valeur de don, du fait qu’elle ne nous appartient pas et qu’il est d’un
ridicule mortel de penser que l’on peut en disposer !”.
Et Magister d’ajouter, ultime pierre dans le jardin de Mgr Fisichella: “Il aurait été beau que la controverse s’apaise sur la trace de ces mots si simples et si profonds. Des mots qui viennent non
pas du temple, mais de la “cour des Gentils” !”
Il n’est pas inutile d’ajouter que cette controverse entre Mgr Schooyans et Mgr Fisichella s’ajoute à une bataille feutrée, dont j’ai également parlé ici, les 4 et 6 septembre, entre grands médias italiens et notamment entre grands médias catholiques. En l’occurrence, “Il Foglio” a
clairement pris parti contre “l’Osservatore Romano” et Mgr Fisichella.
Affaire (complexe) à suivre…