Mgr Ventura, nouveau nonce apostolique en France, a été interrogé par le site de la conférence épiscopale. Même si Mgr Ventura n’est pour le moment pas en train de donner son “programme”, nous
pouvons constater avec intérêt qu’il assume sans difficulté le “combat identitaire” qui est celui de nombreux catholiques français, en particulier ce combat fondamental pour obtenir que l’Eglise
puisse tenir son discours dans l’espace public, sans être reléguée, comme le voudraient les laïcards, dans les sacristies. Nous donnons ici les principaux extraits de cet entretien:
Après huit années passées au Canada, comment avez-vous reçu ce nouvel appel ?
L’Église en France est importante. Elle a une riche histoire, une proximité avec le Saint-Siège elle est la fille aînée de l’Église , elle rencontre les problématiques des pays modernes : baisse de
la pratique, manque de prêtres… Ma nomination à la Nonciature en France est donc à la fois un honneur et une lourde tâche. […]
Abordez-vous différemment cette nouvelle nonciature par rapport à vos précédents lieux de ministère?
La méthode est la même, il faut l’adapter à la situation du pays. J’arrive
avec les oreilles grandes ouvertes. Je vais entendre les évêques lors de la prochaine assemblée plénière, les membres de la société civile et politique. Etre à l’écoute ne signifie pas seulement
écouter mais aussi lire la situation telle qu’elle est.
Contrairement au Chili ou à l’Afrique, la laïcité y est très prégnante ?
Je n’ai pas d’appréhensions particulières par rapport à cela. Il y a en France une laïcité historique à laquelle votre Président a apporté une nouveauté, lors de sa visite à Rome. Il a parlé de
laïcité positive. Ce concept de laïcité ne s’est pas cristallisé dans l’histoire, mais on remarque une évolution. Il y a la recherche, le développement par l’Église d’une réflexion et d’un dialogue
avec la société contemporaine. La laïcité positive reconnaît la place et la valeur des religions au service de notre société.
Quels sont les dossiers qui vous attendent prochainement ?
La reconnaissance des diplômes délivrés par les instituts catholiques ? Pour l’instant, je les mets en ordre. Il me faut d’abord m’imprégner de la situation de l’Église. […] Concernant la
reconnaissance des grades et des diplômes de l’enseignement supérieur, j’ai remarqué qu’un dialogue prometteur avait commencé et qu’il avait déjà abouti à certains points importants. Pourquoi ne
pas reconnaître ce que ces institutions d’Église apportent ? Je me souviens d’un discours du Saint-Père qui rappelait que les moines avaient sauvegardé le grand patrimoine de la culture classique,
latine et grecque. C’est l’Église, sans revendication aucune, qui a inventé l’université.
Source: CEF