Un récent communiqué du service des relations extérieures du patriarcat de Moscou me paraît curieux et intéressant. Je vous le livre tel que je l’ai trouvé sur le site francophone de Ria Novosti.
« En 2010, nous envisageons de continuer à développer nos relations avec les Églises chalcédoniennes [orthodoxes, ndlr]. Notamment, le patriarche Cyrille rencontrera le Catholicos de tous les
Arméniens Garéguine II qui arrivera le 21 janvier pour une visite de deux jours à Moscou. »
Voilà ce qu’a déclaré l’archevêque Hilarion de Volokolamsk, en charge des relations extérieures du patriarcat. Or, autant que je sache (mais n’hésitez à me corriger), l’Église arménienne est
précisément non chalcédonienne. Si je ne me trompe pas sur ce caractère non chalcédonien, ce communiqué est extrêmement intéressant dans la mesure où une Église orthodoxe (au sens d’Église adhérant
à la foi des sept premiers conciles oecuméniques, c’est-à-dire grosso modo au Credo de Nicée-Constantinople) déclare partager la foi chalcédonienne avec une Église non chalcédonienne. Je
rappelle que le concile de Chalcédoine (451) a précisé les relations entre les Personnes de la Trinité et les relations entre les deux natures dans l’unique Personne du Christ.
Ce communiqué du patriarcat de Moscou est donc intéressant, en ce qu’il reconnaît qu’on peut être non-chalcédonien sans être anti-chalcédonien. La même logique permettrait sans doute de surmonter
les difficultés sur le Filioque (le fait que l’Esprit-Saint procède du Père et du Fils) : ce n’est pas parce que l’Église latine et quelques Églises orientales ont une formulation
différente des Églises orthodoxes (au sens, cette fois, d’Église orientale chalcédonienne séparée de Rome) qu’elles croient autre chose.