Le blogue de l’envoyé spécial de La Croix évoquant la récente réception des dirigeants
de la conférence épiscopale française par Benoît XVI parle des « jeunes intégristes » qui utilisent le motu proprio Summorum Pontificum pour demander la messe traditionnelle, en expliquant
doctement : « La démarche des groupes contestataires s’enracine, selon les évêques, dans un terreau idéologique et politique proche de l’ultramontanisme et du maurassisme. Mais “Maurras est peu
connu au Vatican”, reconnaît-on à Paris. » J’ignore si les évêques (curieusement toujours anonymes dans ce genre de commentaires…) ont vraiment dit ça, mais cela passe l’entendement. Passons sur
le condescendant « Maurras est peu connu au Vatican » (alors qu’on n’a pas entendu dire qu’il l’était mieux avenue de Breteuil au siège de la conférence épiscopale). Mais l’association
ultramontanisme et maurrassisme est ahurissante. Je ne sais pas si l’information sera plus utile aux évêques ou aux journalistes français, mais il n’est peut-être pas inutile de rappeler que
l’ultramontanisme est le contraire du gallicanisme et la défense du pouvoir souverain du Pape sur l’Église (doctrine qui a été en quelque sorte canonisée par le concile Vatican I). J’imagine
l’hilarité des collaborateurs du Saint-Siège voyant un évêque français s’approchant avec une mine de conspirateur pour révéler sous le sceau du secret que les “intégristes” français sont
ultramontains! C’est sûr que cela doit navrer à Rome…