Le plus grand quotidien néerlandophone du royaume, le “Standaard”, écrivait il y a deux ans (27 décembre 2007, « La
succession impossible ») : « C’est un secret de polichinelle : Danneels voit en lui son meilleur successeur […]. Reste à savoir si cela constitue un avantage ». On peut, en effet, en douter : il
est fort peu probable que le Saint-Siège, à moins de cultiver des humeurs ecclésiologiques suicidaires, puisse songer à vouloir continuer le danneelisme par du dekeselisme.
Josef De Kesel est né à Gand en 1947. Il est donc néerlandophone d’origine (vicaire épiscopal en 1992, responsable de la formation théologique et pastorale des séminaristes, prêtres, diacres,
religieux, laïcs, dans le diocèse de Gand). Mais il est devenu évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles pour le vicariat de Bruxelles en 2002, où il a remplacé tant l’auxiliaire francophone (Mgr
Lanneau) que l’auxiliaire flamand (Mgr de Hovre).
J’ai déjà parlé (voir ici) de l’hommage qu’il avait
rendu au sulfureux chanoine Pierre de Locht (défenseur du planning familial, justifiant le recours à l’avortement dans certains cas, membre de l’Association pour le Droit de mourir dans la dignité,
grand soutien de la théologie de la libération la plus active, avec le fameux chanoine François Houtart de Louvain), lors de ses funérailles, le 17 mars 2007, dans la cathédrale de Bruxelles : « Je
sais que l’Église l’a fait souffrir. Il est resté fidèle. Fidèle à lui-même, libre et ouvert aux questionnements de l’homme d’aujourd’hui. Fidèle à l’Évangile et, je peux le dire et je pense que je
dois le dire, fidèle à cette même Église, peuple de Dieu ».
Tout aussi « fidèle à l’Église » est l’un des hommes de confiance de Mgr De Kesel, le chanoine Herman Cosijns, espèce de quintessence du progressisme belge : novateur en morale, Cosijns estime que
« pour un chrétien, un second mariage devrait être envisagé comme une occasion de grandir dans l’amour de Dieu. […] Le second mariage acquiert alors une dimension religieuse et peut être vécu comme
un chemin de sanctification, une route proposée par Dieu » ; expert en loi naturelle, Cosijns pense que dans les personnes homosexuelles peuvent trouver le chemin de Dieu en vivant leur relation ;
créateur en liturgie, Cosijns bricole, dans sa paroisse N-D de Laeken, des prières eucharistiques sans mention du Pape, de la Vierge Marie, etc.
Il faut dire que Josef De Kesel est président du Centre de Formation Liturgique (CFL), organisme « au service » de tous les diocèses francophones et de l’Interdiocesane Commissie voor Liturgische
Zielzorg (ICLZ) c’est-à-dire de la Commission Interdiocésaine pour la Pastorale Liturgique des diocèses néerlandophones. Ce qui veut dire qu’il verrouille la liturgie de tout le pays dans un sens
qui n’est pas précisément celui de la « réforme de la réforme » et que les amis du P. Cosijns se sentent des ailes.
Autant dire aussi que l’espérance de Josef De Kesel de devenir Archevêque des Belges est très faible. Aussi faible au reste que son espérance tout court : « On ne sait même pas si le christianisme
a un avenir en Occident, mais je l’espère » (journal “Dimanche”, 3 août 2003)…