Le récent hommage de Benoît XVI à son prédécesseur saint Célestin V (voir ici) m’a refait penser au tremblement de terre de L’Aquila… et par ricochet à celui d’Assise, voici quelques années. Or, il me
semblait me souvenir d’un passage intéressant d’une homélie du Pape à ce sujet. J’ai été un peu long à le retrouver dans mes archives, mais le voici: il s’agit d’un discours du 18 avril dernier à
la famille franciscaine pour le 800e anniversaire de la fondation de l’ordre.
L’un des derniers passages de ce discours dit ceci:
“Allez et continuez à « réparer la maison » du Seigneur Jésus-Christ, son Église. Ces derniers jours, le tremblement de terre qui a frappé les Abruzzes a gravement endommagé de nombreuses
églises, et vous, d’Assise, vous savez bien ce que cela signifie. Mais il y a une autre « ruine » qui est bien plus grave : celle des personnes et des communautés ! Comme
François, commencez toujours par vous-mêmes. C’est nous, d’abord, qui sommes la maison que Dieu veut restaurer. Dans la mesure où vous serez capables de vous renouveler dans l’esprit de l’Évangile,
vous continuerez à aider les pasteurs de l’Église à rendre toujours plus beau son visage d’épouse du Christ. C’est cela que le Pape, aujourd’hui comme aux origines, attend de vous.”
Il y a quelque chose, dans ce passage, qui rappelle le fameux discours de Paul VI sur l’autodémolition de l’Eglise, mais nous sommes sortis des années de plomb de la décennie 1970: en disant
autodémolition, nous songeons désormais à restauration!
Et comment ne pas noter cette expression gentiment ironique: “commencer par nous-mêmes”: voilà une utile correction à la mode de la “repentance” qui consiste trop souvent à battre sa
coulpe sur la poitrine des autres!