Le Pape a annoncé au début de l’été la prochaine béatification du cardinal John Henry Newman (1801-1890), le plus
célèbre converti de l’anglicanisme.
Mais le cardinal Newman n’est pas seulement un converti célèbre, ou une sorte d’archétype de la haute culture anglaise; il est aussi l’un des théologiens qui a le mieux approfondi la notion de
“développement homogène du dogme”. Or, cette notion est manifestement liée à l’une des idées centrales de l’actuel pontificat: “l’herméneutique de continuité”.
Peut-être peut-on cependant relever une différence non négligeable. Le “développement homogène du dogme” est à la fois un principe fondamental de la Tradition catholique et une réalité constatable
par l’Eglise enseignée, et notamment par les théologiens. “L’herméneutique de continuité”, en tant que principe, serait plutôt un principe d’interprétation du magistère conciliaire et
post-conciliaire s’imposant à l’Eglise enseignée. Mais elle est aussi, en quelque sorte, une nouvelle mission de l’Eglise enseignante.
Depuis quelques années, pour assurer que le “développement homogène du dogme” reste une réalité objectivement constatable dans l’histoire de l’Eglise, le Magistère a ainsi publié un certain nombre
de mises au point sur des sujets controversés pour désigner l’interprétation correcte des textes de Vatican II. La béatification prochaine du cardinal Newman est ainsi une occasion de revenir sur
une idée-force du pontificat de Benoît XVI…