Même si ce n’est pas l’image qu’en ont les médias, Benoît XVI ne manque pas d’humour. Clôturant l’année saint Paul
le dimanche 28 juin, il a donné une homélie au cours des premières vêpres de la Fête de saint Pierre et saint Paul, à la basilique de St-Paul hors les murs.
Dans cette homélie, il a commenté quelques uns des concepts-clés de l’Apôtre des nations, parmi lesquels l’idée de “foi adulte” (qui, à défaut de l’expression elle-même, peut se trouver
en I Co XIV, 20). Voici ce qu’il en dit, avec beaucoup d’humour et de finesse:
“L’expression « foi adulte » est devenue un slogan fréquent ces dernières années. Mais on l’entend souvent au sens de l’attitude de celui qui n’écoute plus l’Église et ses pasteurs, mais
qui choisit de manière autonome ce qu’il veut croire ou ne pas croire – donc une foi « bricolée ». Et on la présente comme le « courage » de s’exprimer contre le magistère de
l’Église. Mais en réalité, il n’y a pas besoin de courage pour cela, car l’on peut toujours être sûr de l’ovation du public. Il faut plutôt du courage pour adhérer à la foi de l’Église, même si
celle-ci contredit le « schéma » du monde contemporain. C’est ce non-conformisme de la foi que Paul appelle une « foi adulte ».”
Je conçois que certains, y compris dans l’Eglise, s’étranglent en l’entendant parler!…
NB: ce texte reprend largement un passage de la fameuse homélie prononcée par le cardinal Ratzinger au cours de la messe “Pro eligendo pontifice”, le 18 avril 2005:
“L’on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs. Nous possédons, en
revanche, une autre mesure: le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi « adulte » ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés;
une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ. C’est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est bon et qui nous donne le critère permettant de discerner
entre le vrai et le faux, entre imposture et vérité. Cette foi adulte doit mûrir en nous, c’est vers cette foi que nous devons guider le troupeau du Christ.”