Certains commentateurs se sont étonnés de “l’humanisme” de Benoît XVI, à propos de l’encyclique Caritas in veritate.
Quelques uns ont même été jusqu’à s’interroger sur les sources maçonniques du document.
Mais il suffit de regarder à qui est adressée l’encyclique pour comprendre de quoi il s’agit: elle est destinée “aux évêques, aux prêtres et aux diacres, aux personnes consacrées, aux fidèles laïcs
et à tous les hommes de bonne volonté” et elle porte sur “le développement humain intégral”.
C’est évidemment la mission de l’Eglise de parler sur le “développement humain intégral”, puisque, comme son divin maître, l’Eglise sait ce qu’il y a dans le coeur de l’homme (Jn II, 25) et rien de
ce qui est humain ne lui est étranger (Térence).
Quant à l’humanisme, on voit mal pourquoi critiquer Benoît XVI sur ce point. Ou alors il convient aussi de censurer une bonne partie de la Tradition de l’Eglise, et tout spécialement st Thomas
d’Aquin. L’Eglise, contrairement aux réformés, n’a jamais considéré que les vertus des païens n’étaient que des vices splendides; elle a, au contraire, toujours maintenu que les hommes, même sans
connaître le vrai Dieu, devaient pouvoir suivre la loi naturelle (c’est-à-dire, pour nous croyants, le Décalogue).
Comme le disait le Docteur angélique, la grâce n’abolit pas la nature, elle la parfait. De la même façon, la foi n’abolit pas la raison (ou l’humanisme), elle la parfait…
Au demeurant, Benoît XVI écrit: “Il n’y a donc d’humanisme vrai qu’ouvert à l’Absolu” (§ 16) ou encore: “L’humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain” (§ 78). ce qui nous entraîne bien
loin de l’humanisme maçonnique…